Le tribunal administratif de Grenoble devait rendre son jugement le 6 novembre dans l'affaire des nuisances dénoncées par des riverains du tram E. Finalement, la prochaine audience aura lieu le 18 décembre.
Raison de ce report de date, une réouverture du dossier. Le Syndicat Mixte des Transports en Commun de l'agglomération grenobloise (SMTC) a donné de nouvelles pièces pour alimenter le dossier. Le temps de les examiner et une nouvelle audience aura lieu le 18 décembre prochain. A ce moment précis, le rapporteur public, tant redouté par le SMTC, présentera de nouvelles conclusions.
Le tram E déraillera-t-il ?
Mardi 16 octobre, le commissaire du gouvernement a requis l'annulation totale du projet du tram E et de la déclaration d'utilité publique prise par le Préfet. Ce sont des recours d'associations de riverains opposés au tram E qui sont à l'origine de l'examen du projet par le tribunal administratif de Grenoble.
Le rapporteur public, dont les avis sont souvent suivis par les juges du tribunal, a trouvé les études d'impact insuffisantes. En cause, un dossier visiblement "léger" sur certaines nuisances comme le bruit. L'impact sur la qualité de l'air aurait aussi été mal mesuré.
Réaction de l'avocat du Syndicat mixte des transports en commun de l'agglomération grenobloise (SMTC): "il y a un moment donné où il faut peser les enjeux politiques et mesurer les insuffisances par rapport aux bienfaits du tram pour les usagers".
Lors d'une conférence de presse en juillet dernier, Michel Issindou, le président du SMTC, avait déjà analysé la situation déclarant, "le recours ne nous empêchera pas d'avancer. Il n'est pas suspensif. Si c'était le cas, ce serait un formidable gâchis".
Le projet d'un coût de 300 millions d'euros pour une ligne de 11,5 km devrait générer 350 millions d'euros de retombées, c'est du moins la promesse du SMTC et des élus de la Métro grenobloise.
Qu'est-ce qui dérange les opposants ?
Dès le début, c'est l'emprise du projet qui a dérangé les riverains de la future ligne, ceux du Fontanil-Cornillon, de Saint-Egrève et Saint-Martin-le-Vinoux. Ils demandaient quelques mètres de moins, mais leur doléance est passée aux oubliettes. Ce qu'ils condamnent aujourd'hui c'est la proximité à venir entre les voies dédiées aux voitures (départ et d'autre de la ligne) et les façades des maisons, ce qui induit pollution de l'air et pollutions sonores.
Il faudra donc attendre décembre pour savoir si la construction du tram est arrêtée. En attendant, le chantier avance avec ses premiers rails en plein centre-ville et on imagine mal comment une telle procédure pourrait l'anéantir. Elle pourrait malgré tout le paralyser. Si la Déclaration d'Utilité Publique est annulée, le SMTC a déjà fait savoir qu'il en redéposerait une autre.