Depuis 2002, des scientifiques de Grenoble étudient les trajectoires des blocs lorsqu'ils chutent. L'objectif est de décrypter leurs comportements pour une protection optimale aux abords des communes et le long des routes.
C'est en haut d'un couloir d'avalanche que l'équipe de chercheurs envoie des blocs à l'aide d'un tractopelle. Pouvant peser de 1 à 9 tonnes, ils dévalent la pente raide sur plus de 200 mètres, emportant parfois dans leur chute quelques arbres, un "spectacle" impressionnant !
L'IRSTEA, Institut national de recherche en sciences et technologies pour l'environnement et l'agriculture, a mis en place cette expérimentation en 2002. Depuis, ses chercheurs jettent "entre 30 et 50 blocs chaque année", toujours sur le site de Vaujany.
Jeter des blocs, à quoi ça sert ?
Ce banc d'essai, unique au monde, a pour objectif d'améliorer la prévention des risques en montagne. En observant le parcours des blocs, les scientifiques peuvent décrypter leurs comportements. Les blocs sont numérotés, mesurés, pesés et parfois équipés d'un capteur qui enregistre l'accélération. Vitesse, trajectoire et hauteur des rebonds : tous les paramètres sont relevés grâce à des caméras et des instruments de mesures.On sait ainsi, qu'en moyenne, les blocs atteignent une vitesse de 85 km/h ! Pas étonnant que certains arbres ne résistent pas à l'impact...Les études ont d'ailleurs montré que les feuillus s'avèrent plus efficaces que les sapins pour encaisser l'énorme énergie d'un roc en mouvement.
Sécuriser les abords des routes et des communes
Grâce aux données récoltées par l'étude des trajectoires des blocs, le chercheurs de l'IRSTEA peuvent alors apporter des conseils sur la gestion des forêts qui protègent les routes et les communes : par exemple, couper certains arbres pour assurer l'éclaircissement nécessaire au renouvellement de la forêt.Reportage de Xavier Schmitt et Christian Deville