Première réaction de Michel Destot à l'élection d'Eric Piolle pour lui succéder à la mairie de Grenoble, Et donc à l'échec de son "poulain" Jérôme Safar. Il revient sur le choix de ne pas fusionner entre les deux tours. Michel Destot prévient qu'il restera vigilant pour sa ville.
Le maire sortant de Grenoble a réagit pour la première fois, sur France 3 Alpes, à l'élection d'Eric Piolle. Il a d'abord une pensée pour tous les grenoblois dont il était le maire depuis dix-neuf ans et leur a exprimé sa reconnaissance.
Tout en souhaitant "bonne chance" à la nouvelle équipe, Michel Destot avertit qu'il restera tout particilièrement vigilant sur trois points :
- le développement économique
- la solidarité sociale, en particulier le logement
- la sécurité
- l'écologie à visage humain
L'enjeu n'a pas été local, il a été national"
Au lendemain de la victoire du candidat d'Europe Ecologie les Verts, allé au Front de Gauche, il éprouve à la fois "déception, tristesse et un peu de colère sur ce qui s'est passé au plan national (...) les responsabilités sont là".
Il y a aura peut-être des choses à corriger au niveau local, mais Michel Destot semble n'avoir aucun regret sur la stratégie et les conditions dans lesquelles il a passé le relais. Selon lui Jérôme Safar a été battu en raison de la déception vis à vis de l'action de François Hollande et du gouvernement. Il estime donc que "cela n'aurait pas changé grand chose" s'il avait lui même été candidat.
Mais il ne souhaitait pas que le maire de Grenoble soit élu "par procuration". C'est la raison pour laquelle il a passé le relais "six mois à l'avance, dans la dignité".
J'ai soutenu le choix de Jérôme Safar (...) celui du courage et de la responsabilité"
Fallait-il fusionner la liste PS-PC, arrivée en seconde position derrière, avec celle d'Eric Piolle ? Pour cela, il aurait fallu un accord "sur le fond et sur la gouvernance. Tel n'a pas été le cas" explique Michel Destot pour expliquer le cavalier seul de Jérôme Safar au second tour. Tout en précisant qu'il n'avait pas été en première ligne lors des négociations d'entre deux tours, il salue ce choix comme étant celui "du courage et de la responsabilité".
"Ceux qui sont aujourd'hui à la mairie vont peut-être reconsidérer certaines orientations"
Pour Michel Destot, cet "engagement fort de Jérôme Safar", est une stratégie politique. "Peut être qu'il va "peser" sur "certaines orientations non conformes aux atouts et à la richesse de Grenoble" du programme d'Eric Piolle. C'est en tous cas ce que semble souhaiter le maire sortant.
Retrouvez l'intégralité de l'interview de Michel Destot, réalisée par Sylvain Jaeger et Vincent Habran