Pour la première fois depuis qu'il a bouclé le circuit final des Champs-Elysées, Vincenzo Nibali est de retour en compétition sur le sol français à l’occasion du Critérium du Dauphiné (7-14 juin), qui va lui servir de rampe de lancement vers la défense de son titre en juillet.
C’est une constante depuis une douzaine d’années (2002 précisément): celui qui reçoit le Maillot Jaune à Paris a auparavant disputé le Critérium du Dauphiné, soit dans une condition déjà optimale comme Bradley Wiggins (2012) et Chris Froome (2013), soit en phase de préparation comme Vincenzo Nibali qui s’était classé septième l’an passé. Auteur d’un baroud d’honneur le dernier jour, lors de la mémorable étape menant à Courchevel, qui avait vu un renversement de situation au profit d’Andrew Talansky et au détriment d’Alberto Contador, lui-même bourreau de Chris Froome la veille à Finhaut-Emosson, le Sicilien avait également pu mesurer tout le chemin qui le séparait encore de ses rivaux présumés du Tour de France.
"Je garde du Dauphiné de l’an passé le souvenir d’une course difficile, rappelle Nibali. Mais un bon souvenir aussi car elle avait marqué ma résurrection sportive et m’avait permis de comprendre dans quels domaines je devais encore progresser en vue du Tour de France que j’avais remporté ensuite." Il s’était rendu compte notamment qu’il manquait d’explosivité dans les côtes, ce qu’il s’était appliqué à corriger dans la foulée derrière la moto pilotée par son entraîneur Paolo Slongo à l’occasion d’un stage intensif dans les Dolomites, au Passo San Pellegrino. On connaît la suite: titre de champion d’Italie suivi de la prise du pouvoir au Tour de France, dès le deuxième jour à Sheffield.
Comme l’an passé, Vincenzo Nibali n’a pas encore tutoyé la victoire depuis le début de saison. 16e de Tirreno-Adriatico, 13e de Liège-Bastogne-Liège, 10e du Tour de Romandie, il est rentré lundi soir d’un deuxième long stage sur le volcan Teide, à Tenerife (Espagne), où la plupart des grands champions du moment ont leurs habitudes en altitude.
Montée en puissance vers le Tour
"Mon programme de montée en puissance vers le Tour de France se poursuit bien, comme je le souhaitais, explique-t-il. Je ne peux pas dire qu’au Dauphiné, je serai à 100% de mes capacités, mais je suis satisfait de mon état de forme actuel. Je pars dans cette course avec une ambition simple : donner le maximum."L’épreuve alpine lui donnera aussi l’occasion de reconnaître la 17e étape du Tour de France Digne-les-Bains-Pra Loup (161km), puisque le même tracé sera rigoureusement emprunté le jeudi 11 juin à l’occasion de la cinquième étape du Dauphiné. "Avec quelques-uns de mes coéquipiers, nous avons déjà reconnu les parcours des étapes hollandaises, belges et du nord de la France, indique-t-il. Au Dauphiné, il y aura aussi un contre-la-montre par équipes pour nous permettre de régler nos automatismes. Nous le disputerons à fond car nous sommes une équipe forte et bien organisée."
Sur le Dauphiné, Nibali pourra compter sur l’appui de Lars Boom, Lieuwe Westra, Andriy Grivko, Dimitri Gruzdev, Michele Scarponi, Rein Taaramäe et Alessandro Vanotti, ce qui ressemble, hormis le Danois Jakob Fuglsang, à la composition d’équipe qu’Astana risque fort d’aligner au départ du Tour de France, le 4 juillet à Utrecht.