Christophe Tostain, président-directeur général du Dauphiné Libéré, a été placé en garde à vue mardi 9 mars pour "violences sur sa concubine en récidive" d'une précédente condamnation en 2019 pour des faits similaires, a annoncé le procureur de la République de Grenoble, Eric Vaillant.
Le PDG du Dauphiné Libéré dans la tourmente. Christophe Tostain a été placé en garde à vue, ce mardi 9 mars, pour violences conjugales "en récidive d’une condamnation du tribunal correctionnel de Lyon du 2 mai 2019", a annoncé mercredi le procureur de la République de Grenoble, Eric Vaillant, confirmant une information du Dauphiné Libéré.
Le président-directeur général du Dauphiné Libéré va comparaître devant le tribunal correctionnel de Grenoble le 4 novembre prochain, à 13h30. Selon Le Dauphiné Libéré, une femme a déposé une plainte en février pour des faits de "violences" ayant entraîné un arrêt de travail de moins de huit jours qui se seraient produits le 14 février selon le SNJ. Son avocat, Me Jean-Felix Luciani, que nous se sommes pas parvenus à joindre, a affirmé au Dauphiné Libéré : "Mon client ne conteste pas qu’il y ait eu une dispute verbale, mais il réfute totalement les violences physiques qui lui sont reprochées."
Il n'est plus PDG du Dauphiné Libéré
Le 2 mai 2019, M. Tostain avait été condamné par le tribunal correctionnel de Lyon à six mois de prison avec sursis et 4 000 euros d'amende pour "violences sur conjointe" et "outrages" à l'encontre de gendarmes, à la suite de la plainte d'une femme, le 4 mars 2018, affirmant à la gendarmerie de Tassin-la-Demi-Lune, en métropole de Lyon, que Christophe Tostain l'avait frappée.
A la suite de son placement en garde à vue, le groupe EBRA, principal actionnaire du titre de PQR (Presse quotidienne régionale) Le Dauphiné Libéré, a annoncé ce mardi que Christophe Tostain était suspendu de ses fonctions "dans l’intérêt du journal". Philippe Carli, président de EBRA, va le remplacer.
Dans un communiqué, la section SNJ du Rhône a dénoncé "la censure" à propos de cette affaire, aucun article n'étant dans aucune édition ce mercredi ni sur leur site Internet. "Un patron de presse placé en garde à vue le lendemain de la journée internationale des droits des femmes, pour des faits de violences conjugales en récidive remontant au jour de la Saint-Valentin. Cette information, qui serait presque cocasse si elle n’était aussi scandaleuse, les lecteurs du Progrès ne la liront ni dans nos colonnes, ni sur le site de leur journal préféré. Ainsi en a décidé le directeur de publication et PDG Pierre Fanneau, qui a pris la décision ce mardi 9 mars de censurer cette nouvelle sans doute trop dérangeante puisqu’elle concerne Christophe Tostain, le Pdg du Dauphiné Libéré, journal voisin du groupe EBRA."
Le SNJ, syndicat majoritaire au quotidien Le Progrès, "exige des explications, de la part de Pierre Fanneau, et de la part du groupe EBRA, réclame réparation pour nos lecteurs, et appelle les journalistes à exprimer leur désapprobation et leur défiance vis-à-vis de cette décision autoritaire et déplacée, qui laissera nécessairement des traces".