La région Auvergne-Rhône-Alpes examine aujourd'hui un partenariat avec la Fédération des chasseurs qui prévoit une subvention de 3 millions d'euros sur 3 ans."Wauquiez cherche à s'acheter les faveurs des 119 000 chasseurs de la région" estime l'opposition socialiste.
La polémique sur la subvention qu'il a accordée aux chasseurs a "beaucoup amusé" Laurent Wauquiez. Mais pour ses opposants en Auvergne-Rhône-Alpes, c'est la goutte d'eau qui a fait déborder le vase d'une politique jugée anti-écolo et clientéliste.
Jeudi, l'assemblée plénière de la région devrait valider ce partenariat inédit de trois millions d'euros sur trois ans avec la Fédération régionale des chasseurs."Je veux qu'on sorte d'une vision environnementale très sectaire et pour moi, les chasseurs et les pêcheurs ont leur place si on discute de biodiversité", justifie Laurent Wauquiez, interrogé par l'AFP. Davantage que les "bobos des villes", complète Philippe Meunier, son adjoint à la chasse et à la pêche. L'opposition, elle, crie au clientélisme à huit mois de la présidentielle. Laurent Wauquiez, également président par intérim du parti Les Républicains et soutien actif de Nicolas Sarkozy, "cherche à s'acheter les faveurs des 119.000 chasseurs de la région", accuse le socialiste Jean-François Debat.
Quant aux écologistes, ils le peignent en "ennemi de l'environnement" en dénonçant des conseillers orientés: un moniteur de ski pour la montagne, un ancien responsable de la FNSEA pour l'agriculture bio."Sur la culture ou la coopération internationale, ses coupes sont sélectives,clientélistes. Sur l'environnement, c'est un véritable putsch", s'indigne Jean-Charles Kohlhaas, porte-parole des élus régionaux du Rassemblement citoyens, écologistes
et solidaires (RCES).
- Les associations à la diète -
Depuis qu'il a pris la tête de la deuxième région de France en janvier, Laurent Wauquiez multiplie les annonces et celles-ci passent rarement inaperçues, en matière culturelle ou d'immigration. Et la matière verte n'échappe pas à la règle. Car s'il a décidé de soutenir les chasseurs, il a dans le même temps baissé drastiquement les subventions de nombre de structures oeuvrant pour l'agriculture paysanne ou l'éducation à l'environnement: -40% pour le réseau Amap, -50% pour la Frapna.
Le réseau Graine a lui vu son aide tout simplement supprimée.Les chasseurs vont récupérer une partie de cette mission d'éducation. Selon le
document de la région que l'AFP a pu se procurer, il s'agira, outre de "comprendre et décrire l'écosystème", de "contribuer à faire saisir la distinction entre faits et hypothèses vérifiables d'une part, opinions et croyances d'autre part".