Grâce à la Zone de Sécurité Prioritaire de Grenoble, le Préfet de l'Isère espère "inverser le modèle social" des quartiers concernés. Richard Samuel dit ne plus supporter ces "jeunes caïds qui roulent en grosses cylindrées sous le regard de jeunes qui font des études et ne trouvent pas de travail".
Même après une conférence de presse au sommet, ce lundi 11 mars, on ne sait toujours pas dans le détail comment les moyens humains et financiers dédiés à la ZSP de Grenoble/Echirolles vont être utilisés. En revanche, on en sait un peu plus sur l'esprit, stopper un cercle vicieux: désœuvrement, misère sociale, trafics, violences.
Le mot générique "délinquance" se fait plus timide comme si les "invités" à la mobilisation devaient revoir leur vocabulaire avant de se frotter aux problèmes de La Villeneuve, du quartier Teisseire ou de Mistral. Face à la presse, Préfet, Procureur, policiers, chargés de la surveillance des fraudes, douaniers mais aussi maires, représentants des bailleurs sociaux et du Pôle emploi...la liste des intervenants est longue et les réunions à venir nombreuses. Des "cellules" se réuniront chaque mois pour un point d'étape notamment sous la présidence du Préfet.
En gros, l'emploi, le logement, les incivilités tout est mis sur le même plan.
Les quartiers ciblés
La Villeneuve de Grenoble
Plus de 17.500 habitants sur 104 hectares dont 25% de familles monoparentales. Le taux de chômage est élevé, 25% de la population active.
La Villeneuve d'Echirolles
7.520 personnes sur 34 hectares. 38% des habitants ont moins de 20 ans. Le taux de chômage avoisine les 30%.
Le quartier Teisseire
5.000 grenoblois sur 39 hectares ou plutôt dans sept tours et petits immeubles datant des années 60. Là encore, les jeunes sont nombreux (28%) et le taux de chômage atteint 33%.
Le quartier Mistral
3.000 habitants sur un peu moins de 10 hectares avec 43% de jeunes et un taux de chômage impressionnant, 45,9%.
Les problématiques
Pour la préfecture de l'Isère, les quatre quartiers n'ont que des points communs: trafic de stupéfiants, vols avec violences, recels et ports d'armes, violences à l'encontre des personnes chargées d'une mission de service public.
Mais, toujours selon la préfecture, le premier sentiment d'insécurité ressenti par les habitants commence au pied des immeubles, dans les halls ou les parcs avec "le regroupement de jeunes désoeuvrés" et les dégradations qui suivent tout comme les nuisances sonores.