Saïd et Chérif Kouachi ont vécu une partie de leur adolescence en Corrèze. Plus tard, dans le Cantal, Chérif Kouachi est photographié en compagnie d'une figure de l'islamisme radical: Djamel Bhegal. En 2010, l'autre preneur d'otages, Amedy Coulibaly, est aussi venu à sa rencontre à Murat.

Auteurs présumés de l'attentat meurtrier contre Charlie Hebdo qui a causé la mort de douze personnes, mercredi, Cherif et Saïd Kouachi ont passé une partie de leur enfance dans le Massif Central.
 
Orphelins, les deux frères ont fréquenté pendant six ans, de 1994 à 2000, le centre des Monédières, à Treignac en Corrèze. Là-bas, "nous n'avons pu remarquer chez ces jeunes une attitude ou un comportement qui puissent faire l'objet de remontrances ou de sanctions", se souvient Patrick Fournier, le responsable du service éducatif. Françoise Ronfet, une de leurs professeures à l'époque, se souvient d'enfants "gentils" et "charmants".

Condamné à trois ans de prison dont 18 mois avec sursis pour sa participation à la filière djihadiste dite "des Buttes-Chaumont", Chérif Kouachi fait la connaissance à Fleury-Mérogis de Djamel Bhegal lors de son séjour entre janvier 2005 et octobre 2006. Plus tard, il gardera des contacts avec cette figure de l'islam radical qui purge alors une peine de dix ans de prison pour un projet d’attentat contre l’ambassade des États-Unis à Paris.

Libéré en 2009, Djamel Beghal part en résidence surveillée à Murat dans le Cantal. Là-bas, il reçoit la visite de Chérif Kouachi. Les policiers de la sous-direction antiterroriste (SDAT) disposent de photographies, prises entre le 9 et le 16 avril 2010, montrant les deux hommes ensemble sur un terrain de football de la commune.

Quelques semaines plus tard, ils sont arrêtés avec d'autres, soupçonnés de vouloir faire évader de prison l'islamiste Smaïn Aït Ali Belkacem, ancien membre du Groupe islamique armé algérien (GIA), condamné en 2002 à la réclusion criminelle à perpétuité pour avoir commis l'attentat à la station RER Musée d'Orsay en octobre 1995 à Paris (30 blessés). Chérif Kouachi est mis en examen dans cette affaire mais il bénéficie finalement d'un non-lieu.

Mise à jour

Selon l'AFP, Amedy Coulibaly et Djamel Beghal se seraient rencontrés à quatre reprises, à Murat dans le Cantal, entre janvier et mai 2010. Comme Chérif Kouachi, il "paraissait avoir une certaine fascination pour Djamel Beghal et semblait manquer singulièrement envers lui de recul et de sens critique". "Il semblait subjugué par ce que disait Beghal", rapportait une source proche du dossier lors de l'affaire du projet d'évasion. Arrêté en 2010, Coulibaly avait été condamné en 2013 à 5 ans de prison pour sa participation à cette entreprise (240 cartouches de kalachnikov avaient été retrouvées chez lui lors de son arrestation), il est sorti il y a peu de prison. En détention provisoire depuis mai 2010, il n'avait pas fait appel de sa condamnation.

Le 4 mars 2014, il avait été placé en surveillance électronique de fin de peine (sefip, sous bracelet), jusqu'au 15 mai 2014. A part un passage en commission de discipline au début de sa détention pour possession de téléphone portable, sa détention n'avait donné lieu à aucun incident, a-t-on appris auprès de la Chancellerie.

Amedy Coulibaly est soupçonné d'être l'auteur de la fusillade de Montrouge et le preneur d'otages du cours de Vincennes tué vendredi.

Commentaire de Jérôme Doumeng. Montage de Gilles Malfray. Intervenants: Patrick Fournier (Chef du service éducatif du Centre des Monedières), Françoise Ronfet (Ancienne professeur de collège), Jacques Fournet (Ancien patron de la DST)

 

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