Lundi 23 mars 2020, le directeur de l'Ehpad Le Bosquet de la Mandallaz annonce que sept résidents au total sont décédés en raison du Covid 19. Et ce, malgré l'adoption anticipée des mesures barrières.
"Le bilan continue de s'alourdir : sept résidents [sont] décédés", déclarait lundi 23 mars Éric Lacoudre, directeur de l'Établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) associatif Le Bosquet de la Mandallaz à Sillingy (Haute-Savoie). En effet, la structure a été particulièrement touchée par le coronavirus, notamment en raison de sa proximité avec le cluster de La Balme-de-Sillingy, qui s'est développé à la fin du mois de février.
À ce jour, 15 autres résidents présentent des symptômes et trois autres sont dans un état grave selon Éric Lacoudre. Plusieurs salariés, des soignants et des agents de service hôtelier, présentent eux aussi des symptômes mais "ils se portent bien", assure le directeur de l'établissement. Un des résidents est, lui, en phase de guérison et mis en isolement. "Hospitalisé en grande détresse la semaine dernière, il est de retour sur l'établissement, explique Éric Lacoudre. À ce jour, il n'a plus de fièvre et la situation est stable. Une première victoire dont nous avons tous grand besoin."
Depuis jeudi 19 mars, l'établissement a pu accueillir des renforts de la réserve nationale. "Notre établissement commence à respirer", a confié le directeur.
"Essayez d'anticiper"
Quelques jours auparavant, jeudi 19 mars, Éric Lacoudre avait appelé ses confrères dont les Ehpad étaient épargnés par le virus, à "anticiper" dans une interview consacrée à un magazine spécialisé. "On a toujours un train de retard sur le Covid 19", avait-il déclaré. À l'époque, cinq personnes étaient déjà décédées au sein de son établissement. "Même fermés, tous les Ehpad peuvent être contaminés. Notamment par les soignants, avait-il précisé. Il faut tout faire pour empêcher le virus de rentrer". Sa structure étant dédiée aux deux tiers à des patients atteints de la maladie d'Alzheimer, Éric Lacoudre avait en outre constaté la difficulté d'isoler ces résidents.En raison de la proximité de Sillingy avec la commune de La Balme-de-Sillingy, le directeur avait, dès le 2 mars, fermé l'établissement et mis en place des "mesures barrière renforcées" mais "il était trop tard", se désole-t-il.