Plus d’agriculture biologique pour répondre aux marchés, c’est le vœu de la Région Auvergne Rhône-Alpes pour 2017. Un plan de soutien vient d’être annoncé pour faciliter les « conversions ».
Exemple en Haute-Loire.
Des aides mais aussi des appréhensions
C’est pour répondre à une demande du groupe Sodiaal auquel il livre son lait que Gérard Chantel s’est lancé dans l’aventure.
La première coopérative laitière française recherche actuellement 25 millions de litres de lait bio dans le Massif Central.
L’exploitation familiale a donc commencé par réduire les herbicides et les engrais chimiques.
Le cheptel aussi va diminuer, de 85 à une cinquantaine de vaches montbéliardes :
« Moins de travail, moins à acheter ou à produire sur place pour nourrir nos animaux », détaille le chef d’exploitation, un savant calcul avec à la clef un lait mieux payé mais une perte de rentabilité de près de 30%.
Pour se « convertir », le GAEC des Saules (Groupement Agricole d’Exploitation en Commun) touche des aides de l’Etat pendant 5 ans et aussi une aide du Conseil régional de 10 000 euros pour acheter du matériel spécifique (matériel de séchage des fourrages, matériel de binage, semoir en particulier).
Mais Gérard Chantel reconnait que la décision de travailler autrement n’a pas été facile à prendre.
« Un exemple, nous avions fait 2 hectares de maïs cette année, nous avions maitrisé le désherbage sans engrais chimique, on a eu une attaque de vers gris, la récolte a été anéantie ! ».
De 5 à 15% d’agriculture bio en Haute-Loire
Cette conversion des producteurs laitiers se fait aussi avec le soutien de la Chambre d’agriculture de Haute-Loire qui propose des stages .
On y aborde les questions de certification et les démarches à suivre avec un diagnostic au cas par cas des exploitations.
En 2015, 80 producteurs laitiers ont participé à ces stages, une soixantaine devrait aller au bout de cette démarche désormais soutenue par tous les syndicats agricoles, notamment la puissante FDSEA.
« C’est une démarche porteuse, il y a une demande de la filière, nous devrions arriver dans un département comme la Haute-Loire à environ 15% d' agriculture biologique, c’est très bien mais il faut maintenir les prix, c’est ce qui nous permettra de développer la filière bio de façon durable », explique Yannick Fialip, président de la FDSEA Haute-Loire.
Aujourd’hui, dans le département, le bio ne représente que 5% de la production.
Pour doper la filière, la région Auvergne Rhône-Alpes devrait doubler son aide en faveur des agriculteurs bio en conversion et consacrer une enveloppe de 2,7 millions d’euros, un plan de soutien a été présenté récemment.
Un marché porteur et des aides qui devraient faire progresser le bio dans le milieu agricole, sans doute plus que les seuls soucis d’environnement…
30% d'agriculteur bio en plus d'ici 2020, c'est l'objectif du Conseil régional Auvergne Rhône-Alpes.
La région propose un plan pour soutenir les conversions. En Haute-Loire, la chambre d'agriculture et les syndicats agricoles vont dans le même sens avec des aides aux producteurs laitiers qui se "convertissent".
Reportage : Gérard Rivollier, Eric Taxil.
Montage : A. Quentin