Coronavirus en Savoie : un premier cas de Covid-19 confirmé chez un détenu de la prison d'Aiton

Un premier cas de coronavirus Covid-19 a été confirmé à la prison d'Aiton ce mardi. Les syndicats demandent que des mesures sanitaires supplémentaires soient mises en place pour limiter les contaminations.

Un détenu du centre pénitentiaire d'Aiton (Savoie) a été testé positif au coronavirus mardi 24 mars, a-t-on appris auprès de la direction interrégionale des services pénitentiaires de Lyon. Cet homme de 33 ans a été placé à l'isolement "dès l'apparition des premiers symptômes", indique une source proche du dossier. Son état de santé est "suivi" et ne présente aucun signe de gravité, selon des sources concordantes.

Mais les syndicats font part de leurs inquiétudes, redoutant que le malade ait "potentiellement croisé et contaminé (ces derniers 14 jours) des dizaines d’autres détenus et personnels pénitentiaires". Une source interne de l'administration pénitentiaire nuance, affirmant que les contacts avec les autres détenus ont été "très limités" étant donné que l'homme infecté se trouvait dans un secteur où "les personnes sont seules en cellule".

Cette aile, où demeurent une vingtaine de détenus, a été "placée en confinement" et toutes les personnes s'y trouvant "ont été ou seront vues par un médecin". Quant au trentenaire atteint du coronavirus, il fait l'objet d'une "évaluation de santé régulière".

 

Mesures sanitaires "insuffisantes"


Concernant les précautions prises pour ses agents, la direction interrégionale des services pénitentiaires affirme "respecter les consignes des autorités sanitaires". Mais selon les syndicats, ces mesure sont "insuffisantes". Pour un adhérent du syndicat Ufap-Unsa Justice, "il y a probablement beaucoup plus de personnes infectées, y compris des agents, mais presque aucun test n'est pratiqué".

Les responsables syndicaux de la prison d'Aiton sont du même avis, inquiets suite à la détection de ce premier cas de Covid-19 dans leur établissement. "Il n'y a pas de masques mis à disposition des agents, sauf ceux qui travaillent dans la section dont le détenu malade est originaire", témoigne Sofian De Sloover du Syndicat pénitentiaire des surveillant(e)s (SPS).

"C'est plus que de l'inquiétude, c'est une réelle peur", ajoute un autre agent qui souhaite rester anonyme, souhaitant que l'ensemble des personnels de la prison soient équipés de masques de protection pour prévenir une éventuelle contagion.
 
"Comment appliquer les mesures barrières en détention alors que les fouilles par palpation, intégrales ou mises en prévention sont des pratiques quotidiennes et indispensables à la sécurité en détention ?", questionne FO dans un communiqué, demandant "la désinfection totale des endroits où (le détenu contaminé) a pu passer". Pour le syndicat, "la responsabilité pénale de l’employeur est engagée si tout n’est pas mis en œuvre pour assurer la santé des agents".

 

Série d'incidents


La ministre de la Justice Nicole Belloubet a annoncé lundi une série de mesures pour désengorger les centres pénitentiaires face à l'épidémie de coronavirus. Parmi elles, la libération anticipée de 5 000 détenus en fin de peine et sous certaines conditions alors que les incidents se multiplient dans les prisons françaises, notamment en Auvergne-Rhône-Alpes.
 
Des refus de réintégrer les cellules après la promenade ont conduit les équipes d'intervention et de sécurité à se déployer à Lyon Corbas, Villefranche-sur-Saône et Saint-Quentin-Fallavier. Selon les derniers chiffres communiqués par les autorités sanitaires, près de 300 détenus sont confinés dans leur cellule et sept cas de contamination au Covid-19 sont avérés dans les prisons françaises.

 
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