Thomas Dandois et sa collègue Valentine Bourrat, interpellés le 6 août dernier en Indonésie alors qu'ils réalisaient un reportage sans autorisation, pourront rentrer en France lundi prochain. Quelques heures après la fin du procès, Franck Besnier a pu interviewer le journaliste normand.
"Ça a été un soulagement énorme", a confié ce vendredi après-midi notre confrère Thomas Dandois à Franck Besnier. Le matin même, le tribunal de district de Jayapura condamnait le journaliste originaire de Lisieux et sa collègue Valentine Bourrat à une peine de prison de deux mois et demi, une peine qui couvre la période de détention déjà effectuée en Indonésie. Nos deux confrères avaient été interpellés le 6 août dernier alors qu'ils réalisaient un reportage sur sur des rebelles séparatistes de Papouasie sans autorisation avec un simple visa de tourisme. Ils risquaient jusqu'à 5 ans de prison.
Ces derniers jours, Thomas Dandois était plutôt optimiste. "Je ne vous cache pas qu'on avait espoir avec l'avocat que la décision soit un acquittement total. (...) Depuis 15 jours, on a vu les choses s'accélérer alors que tout était figé depuis deux mois et demi. Je n'ai pas pu m'empêcher de voir une bonne volonté des autorités".
Les deux journalistes français sont assignés à résidence dans un hôtel jusqu'à lundi. "On saute dans l'avion mardi ! Je vais retrouver mes enfants, ma femme, j'y pense tous les jours, toutes les heures, toutes les minutes depuis que je suis coincé ici. Là, depuis qu'on m'a annoncé le verdict, j'y pense toutes les secondes, il n'y a que ça qui compte".
Bien que détenu en Indonésie, les deux journalistes français ont entendu parler du mouvement de mobilisation en leur faveur. "J'ai été très sensible à cette mobilisation, pas seulement à titre personnel. Je n'ai pas pu m'empêcher d'y voir la défense du métier de journaliste, de la liberté d'information. C'est le genre de mouvement qui donne envie de continuer à faire ce métier", explique Thomas Dandois avant d'ajouter, "même si maintenant j'ai décidé de ne plus me mettre en danger, de priver mes enfants de leur papa".
Interview de Thomas Dandois réalisée par Franck Besnier