Les deux journalistes français, poursuivis par la justice indonésienne pour avoir réalisé un reportage sans autorisation, ont été condamnés ce vendredi à deux mois et demi de prison, une peine couvrant leur période de détention.
Ils risquaient jusqu'à cinq ans de prison pour avoir réalisé un reportage avec un visa de tourisme. Le procureur avait requis une peine de 4 mois à leur encontre. Ce vendredi, le tribunal de district de Jayapura, capitale de cette province de l'est de l'archipel indonésien, les a condamnés à deux mois et demi de prison. Thomas Dandois et Valentine Bourrat, interpellés le 6 août dernier, seront libérés dés lundi: la peine prononcés à leur encontre couvre leur détention provisoire.
L'avocat indonésien des journalistes, Aristo Pangaribuan, a déclaré à l'AFP que la décision du tribunal était "bonne" pour les deux Français qui vont pouvoir rentrer chez eux dès lundi, mais "pas très bonne" pour la couverture médiatique, dans la mesure où elle "ouvre la porte à la criminalisation des activités journalistiques". Selon l'Alliance indépendante des journalistes d'Indonésie, c'est la première fois que des journalistes étrangers sont condamnés en Papouasie pour avoir enfreint la législation relative à l'immigration.
D'autres journalistes étrangers interpellés par le passé pour avoir effectué des reportages sans autorisation en Papouasie ont été expulsés d'Indonésie. Mais le cas des Français est intervenu dans un contexte particulier. Les rebelles rencontrés par les journalistes venaient des montagnes du centre de la Papouasie, dans le district de Lanny Jaya, où cinq séparatistes ont été abattus dans un échange de coups de feu avec des militaires le 1er août, soit quelques jours seulement avant l'interpellation des Français. Deux policiers avaient été tués peu de temps auparavant dans une embuscade attribuée au Mouvement de la Papouasie libre (OPM).
Reportage de Franck Besnier et Mathieu Beaudouin
Intervenant:
- Julien Dandois, frère de Thomas Dandois