Les deux journalistes français sont poursuivis en Indonésie pour avoir réalisé un reportage sans autorisation. Ils risquaient jusqu'à 5 ans de prison. Le procureur a requis une peine de quatre mois à leur encontre.
Ils risquaient jusqu'à 5 ans de prison pour avoir "enfreint les conditions de leur visa". Finalement, le procureur du district de Jayapura a requis ce jeudi quatre mois de prison contre Thomas Dandois et Valentine Bourrat, les deux journalistes français arrêtés en Papouasie pour avoir effectué sans autorisation un reportage sur des rebelles séparatistes de cette région de l'est de l'Indonésie.
Thomas Dandois, 40 ans, et Valentine Bourrat, 29 ans sont jugés depuis lundi pour "usage abusif de visa d'entrée" en Indonésie. Ce délit est sanctionné par une peine pouvant aller jusqu'à cinq ans d'emprisonnement. "Le juge a confirmé sa volonté de traiter le dossier rapidement. Il veut rendre son verdict vendredi. C'est une nouvelle rassurante", nous racontait mardi dernier Marc Dandois, le frère du journaliste, après deux jours d'audience.
Les deux journalistes ont été arrêtés au cours d'un reportage pour la chaîne de télévision franco-allemande Arte. Ils étaient entrés dans le pays avec un visa de tourisme, alors qu'ils auraient dû être en possession d'un visa de journaliste et d'une autorisation des autorités (rarement accordés) pour pouvoir exercer
leurs activités dans cette région en proie depuis plusieurs décennies à une rébellion séparatiste.
La situation en Papouasie est un sujet très sensible en Indonésie. L'accès des médias à cette région est restreint et très surveillé. Les rebelles rencontrés par les journalistes venaient des montagnes du centre de la Papouasie, dans le district de Lanny Jaya, où cinq séparatistes ont été abattus dans un échange de coups de feu avec des militaires le 1er août, soit quelques jours seulement avant l'interpellation des Français. Deux policiers avaient été tués peu de temps auparavant dans une embuscade attribuée à l'OPM.