Nos confrères de Médiapart ont pu consulter un rapport confidentiel de l'IRSN. Ce document révèle un dysfonctionnement des équipements de contrôle de la pression du réacteur.
En avril dernier, l'Autorité de Sûreté Nucléaire annonçait qu'une "anomalie" avait été détectée dans la composition de l'acier du couvercle et du fond de la cuve de l'EPR, un équipement particulièrement sensible: "Elle contient le combustible et participe à la seconde barrière de confinement de la radioactivité", rappelait alors l'ASN dans son communiqué. Un mois plus tard, au micro d'Europe 1, le patron d'EDF (qui devrait reprendre l'activité réacteur d'Areva) Jean-Bernard Levy tentait de dédramatiser cette nouvelle péripétie: "Nous avons fait des calculs. Nous allons faire des tests. Et nous pensons que ces tests permettront de démontrer qu'il n'y a pas de risques".
Ce lundi 8 juin, le site Mediapart révèle un autre dysfonctionnement affectant un équipement sensible de l'EPR. Nos confrères ont pu avoir accès à un rapport confidentiel de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) en date du mois de février. Ce document indique que les soupapes de sûreté, permettant de réguler la pression de l'eau chauffée par le coeur nucléaire, présentent des "défaillances multiples", des défaillances qui, selon l'IRSN, peuvent avoir "des conséquences graves".
Selon Mediapart, "l’IRSN note (..) que le fabricant a opté pour des modèles de soupape dont la conception est moins fiable que celle des modèles utilisés jusqu’à présent sur le parc nucléaire français". Ce constat, selon un autre rapport de l'IRSN que se sont procurés nos confrères, serait également valable pour la cuve du réacteur.