Le 23 juin dernier, les électeurs du Royaume-Uni se sont prononcés en faveur de la sortie de leur pays de l'Union Européenne. Le Brexit va-t-il bouleverser la vie nos voisins/cousins de l'archipel anglo-normand ?
Interview de Sophie Poirey, maître de conférences à l’université de Caen Normandie, spécialiste de droit normand, par Pauline Latrouitte et Emilien DavidLe 23 juin dernier, les électeurs du Royaume-Uni se sont prononcés en faveur de la sortie de leur pays de l'Union Européenne. Mais tous les citoyens de Sa Majesté n'ont pu participer à ce réferendum. Les expatriés de plus de 15 ans, tout d'abord, mais aussi certains habitants de territoires excentrés comme ceux des îles anglo-normandes. Car techniquement, ces derniers ne font pas partie du Royaume-Uni.
Si l'archipel est placé sous la souveraineté de la Reine, c'est parce que celle-ci possède également le titre de Duc de Normandie. Il ne faisait donc pas partie de l'Union européenne. Mais les habitants de Jersey, Guernesey, Aurigny ou Serq ont toutefois voulu prendre part au scrutin en adressant une pétititon à leur "duchesse", laquelle leur a opposé une fin de non-recevoir.
Ce Brexit, s'il aboutit, aura donc peu d'impact sur la vie des anglo-normands et leurs relation avec la "région-mère", des relations qui tendent à se développer depuis de nombreuses années. En septembre dernier, la Maison de la Normandie et de la Manche, créée par le Conseil général de la Manche à Jersey, a ainsi fêté ses 20 ans et un accord de coopération a été signé entre Jersey, Guernesey, Aurigny, Sercq et le département de la Manche et la Région, un accord portant sur le développement des liens touristiques et des projets culturels.