L'Institut français du cheval a annoncé en mars dernier que neuf des 22 haras nationaux étaient à vendre. Celui de Saint-Lô a été estimé à 5 millions d'euros. Trop cher pour les collectivités locales qui ont déjà massivement investi sur le site. Elles font une contre-proposition.
L'annonce en elle-même n'avait pas été une surprise pour les membres du syndicat mixte (Département de la Manche et Région Normandie) du Pôle hippique de Saint-Lô. La vente de 9 des 22 haras nationaux étaient dans "les tuyaux" depuis de nombreuses semaines. L'Institut français du cheval (IFCE) était poussé par l'Etat à faire des économies. En revanche, l'estimation du site par France Domaine avait fait plus que tousser les acteurs du pôle hippique manchois: 5 millions d'euros, une somme jugée largement excessive par les membres du syndicat mixte.
Ces derniers n'ont pas pour autant baissé les bras. Entre temps, de nouvelles estimations ont revu le prix du site à la baisse, autour de 3 millions d'euros. Le syndicat mixte a également réussi à rallier de nouveaux soutiens à sa cause, la Ville et l'agglomération de Saint-Lô. Fin juin, une proposition de rachat à un million d'euros a été déposée auprès de l'IFCE. Ce dernier doit donner sa réponse ce mardi.
La somme paraît bien inférieure par rapport à l'estimation initiale de France Domaine. Mais elle est justifiée selon le syndicat mixte, au regard des 15 millions d'euros investis par les collectivités locales pour agrandir et rénover le pôle hippique installé sur le site ainsi que pour assurer l'entretien du haras. De plus, deux autres haras en vente, ceux de Lamballe et de Hennebont en Bretagne, des haras présentant des infrastructures équivalentes à celles de Saint-Lô, ont été estimés respectivement à 400 000 € et 800 000 €, selon un responsable du syndicat mixte.
Dernier argument des Manchois: la convention d'autorisation d'occupation temporaire signée avec l'IFCE en 2013 prévoit que si l'une des deux parties dénonce l'accord, elle doit verser à l'autre une somme de 3 millions d'€.
Reportage de Catherine Berra et Manon Descoubès
Intervenant:
- André Denot, président du Pôle hippique de Saint-Lô