L'Institut français du cheval a annoncé ce vendredi que neuf des 22 haras nationaux étaient à vendre. Parmi eux, celui de Saint-Lô. Le prix estimé par France Domaine est jugé trop élevé par les collectivités locales qui gèrent le site.
L'annonce en elle-même n'est pas une surprise pour les membres du syndicat mixte (Département de la Manche et Région Normandie) du Pôle hippique de Saint-Lô. Voilà déjà plusieurs semaines que la vente de plusieurs haras nationaux par l'Institut français du cheval (IFCE), poussé par l'Etat à faire des économies, était évoquée. Ce vendredi, la vente de neuf haras nationaux (sur 22) a été officialisée. Celui de Saint-Lô figure sur la liste. L'opération doit être bouclée d'ici la fin de l'année.
Cette décision a surpris: le haras de Saint-Lô devenu pôle hippique est l'un des plus actifs et économique proche de l'équilibre en s'autofinançant à près de 80%. En novembre dernier, le ministre de l'agriculture, Stéphane Le Foll, avait pourtant assuré aux élus normands que l'objectif de l'Etat était de maintenir l'activité des sites qui gardent une vocation hippique et, et, selon un communiqué de la Région Basse-Normandie, "souligné l’importance économique de la filière équine normande et s’est engagé au maintien de la vocation équine du site".
Cette décision a surpris mais aussi suscité la colère des membres du syndicat mixte car le prix estimé par France Domaine, 5 millions d'euros, est jugé largement excessif. Le syndicat mixte avait certes préconisé une location sous la forme d'un bail emphytéotique (un bail de très longue durée) mais serait désormais prêt à se porter acquéreur. Le haras de Saint-Lô est un peu la vitrine de l'élevage du cheval sportif, un gisement de 3000 emplois dans la manche. Mais pas à n'importe quel prix.
Reportage de Jérôme Raguenau et Joël Hamard
Intervenants:
- Yann Adam, directeur du Pôle Hippique de Saint-Lô
- André Denot, président du syndicat mixte Pôle Hippique