Comment PSA en est arrivé là à Rennes?

C'est l'histoire d'une décennie de descente aux enfers.

C’était il y a un peu plus de 50 ans, le 24 avril 1961… ce jour là, la 1ère Ami 6 sortait des chaines de la toute nouvelle usine de La Janais. La direction de Citroen avait choisi Rennes et la Bretagne pour baser sa 1ère usine d’assemblage en dehors de la région parisienne pour profiter d’une main d’œuvre, à la fois abondante… et peu exigeante ! Le général de Gaulle viendra même inaugurer le site ! L’Usine est alors dimensionnée pour fabriquer 400 000 véhicules par an. Et sur les chaines, les ouvriers ont vu défiler les modèles, Dyane, GS, Visa, BX, XM, Xantia … Avec la Barre Thomas, dans les années 80, La Janais emploie 14 000 personnes. L’usine jouit d’une excellente réputation, elle est reconnue pour sa qualité, son climat social, son expertise.

Les véhicules haut de gamme : le début de la fin
 
On lui confie donc la construction de véhicules haut de gamme… c’est le début de ses ennuis.  Avec la crise économique des années 2000, ce segment de marché s’effondre, perd 20 % en 10 ans. A la Janais, on cherche des solutions, en 2008, on applique le Plan de Modernisation, qui, comme son nom ne l’indique pas, vise à supprimer 1800 postes à passer de 3 à 2 chaines de montage. Aujourd’hui, sur le site, on ne compte plus que 5 800 salariés, depuis le début de l’année, ils ont cumulé une trentaine de jours de chômage partiel, l’équipe de nuit disparaît à la fin du mois. Et malgré tout, on parle de sur effectif de sur capacité. En 2012, l’usine devrait sortir quelques 140 000 voitures très loin, des 400 000 prévues il y a 50 ans !  

Un plan social retardé à la demande de N. Sarkozy, selon M. Sapin

Le ministre du Travail Michel Sapin a dit mercredi s'attendre à de "mauvaises" nouvelles pour le site de PSA d'Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) et à un plan social "retardé" ces derniers mois à la demande de Nicolas Sarkozy, selon lui.
Il y a "des nouvelles mauvaises qui vont être annoncées, pourquoi n'ont-elles pas été annoncées il y a quatre mois, ou cinq mois ou six mois d'ailleurs?", s'est interrogé M. Sapin sur France Inter. Le plan redouté pour le site d'Aulnay-sous-bois est "typiquement un de ces plans dont Nicolas Sarkozy a "demandé de le retarder plutôt que de trouver des solutions", a-t-il affirmé.
L'analyse de Xavier Debontride, journaliste économique
Le diagnostic tient en trois points:

-une spécialisation de l'usine sur le haut de gamme qui n'a pas fonctionné faute de modèle attractif.
- une conjoncture auto mondiale très dégradée en raison de la crise qui pénalise les modèles assemblés à Rennes (gamme moyenne supérieure).
- une incertitude forte sur l'avenir du site  en raison des conséquences industrielles du rapprochement PSA/GM, qui rebat les cartes entre les deux constructeurs.
- Malgré tout, le site de la Janais a fait la preuve de sa capacité à rebondir, en pilotant sa restructuration à marche forcée: il s'est  "compacté" de manière spectaculaire pour être plus efficace. Il a su s'adapter de façon remarquable ses dernières années. Cette aptitude des salariés sera peut-être prise en compte par la direction.
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