Depuis hier, des heurts violents opposent les squatters de Notre-Dames-des-Landes aux forces de l'ordre.
L'opération d'expulsion et de destruction de squats d'opposants à l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes se poursuit ce matin. Les premières escarmouches ont débuté peu après 9H00, les forces de l'ordre lançant des premières salves de grenades lacrymogènes, auxquelles les opposants ont répondu par des jets de pierres et de bouteilles en verre.
Quatre colonnes de camionnettes de gendarmerie d'une dizaine de véhicules chacune étaient positionnées au centre de la zone, près du bois de Rohanne où d'intenses affrontements s'étaient déroulés vendredi entre les gendarmes et les quelque 500 opposants à l'aéroport, squatteurs installés désormais sur la zone.
Une barricade avait été érigée par les opposants sur la route menant à de nouvelles constructions de la Châtaigneraie, édifiées collectivement le 17 novembre lors d'une manifestation anti-aéroport qui avait rassemblé de 13.500 (chiffre préfecture) à 40.000 manifestants. Le premier objectif des forces de l'ordre samedi matin était de la dégager.
Au cours des vifs heurts de vendredi, deux gendarmes, un manifestant et deux journalistes ont été blessés. Trois personnes ont été interpellées, dont deux pour exhibitionnisme et une pour violences. Deux d'entre elles ont été relâchées après un contrôle d'identité, selon la préfecture.
Les forces de l'ordre ont détruit le squat historique du Rosier et ont débarrassé le matériel de chantier des nouvelles constructions de la Châtaigneraie pour stopper les travaux. Mais il reste encore plusieurs cabanes dans les bois de Rohanne.
Vendredi, de grandes quantités de gaz lacrymogènes et grenades assourdissantes ont été tirées, tandis que les opposants répliquaient en direction des forces de l'ordre avec des cailloux, des fusées d'artifice tirées à l'horizontale et des cocktails Molotov.
L'aéroport de Notre-Dame-des-Landes doit normalement remplacer en 2017 l'actuel aéroport Nantes Atlantique. Les premiers travaux de défrichage sont programmés début janvier. Outre les squatters, installés pour certains depuis des années, une vingtaine de foyers d'occupants "légaux" (exploitants, locataires, propriétaires) luttent contre le projet, aidés par des associations d'opposants de la société civile, mais aussi d'élus.
La Confédération paysanne, qui proteste contre la destruction de terres agricoles, est également très active dans cette lutte.