Un nouveau rapport d'expert remis au juge d'instruction remet en cause l'origine des traces de titane sur la coque du chalutier, que l'on attribuait jusqu'à présent à un sous-marin. Les parties civiles réagissent.
Les traces de titane relevées sur les funes du Bugaled Breizh ont amené les juges d'instruction de Nantes, en charge de l'affaire depuis juillet 2012, à désigner trois experts. Ils devaient vérifier si ces traces pouvaient provenir d'un choc avec un sous-marin.
La procureure de la République de Nantes Brigitte Lamy a indiqué par un communiqué que "l'élément "titane" retrouvé dans des proportions infimes sur les funes du BUGALED BREIZH n'était pas significative de l'implication d'un sous-marin."
En effet, en dehors de deux sous-marins russes conçus dans les années 60, le revêtement extérieur des sous-marins, qu'ils soient conventionnels ou nucléaires d'attaque, est exempt de toute forme de titane, lequel n'entre, qu'en très faible proportion dans les sous-couches de peinture .
Les experts n'ont pas pu affirmer, par contre, que le titane pouvait provenir de la peinture d'origine du Bugaled Breizh. Il est en effet non seulement présent, sous forme de dioxyde, dans la peinture de chalutier, mais aussi dans d'autres installations portuaires. Les traces sur les funes peuvent pu être faites par frottement sur la coque ou sur les quais.
La réaction de Me Kermarrec, l'avocat des parties civiles
Par ailleurs, poursuit le communiqué, "un rapport distinct a été remis au cours de l'automne, par un spécialiste français des forces sous-marines, chargé par les juges d'instruction de donner son avis sur l'éventuelle implication d'un sous-marin de la marine britannique".
Aux termes des conclusions de son rapport et sur la base des éléments techniques relatifs à la position des bâtiments militaires au moment du naufrage, l'expert considère que le sous-marin britannique mis en cause se trouvait bien à quai le 15 janvier 2004, comme l'avait fait savoir son commandant, et que les secours en mer dépêchés sur la zone par les autorités britanniques l'ont été dans des conditions normales.
L'affaire du Bugaled Breizh dans une frise chronologique