Nous avions laissé notre équipage breton sur le parvis du Trocadero, et comme promis, Pilar et Pascale nous donnent régulièrement de leurs nouvelles sur le parcours du rallye Aïcha des Gazelles.
21 mars, 1ère étape – El Beg’a / el Beg’a
La journée de Prologue de mercredi a permis aux équipages de passer de la théorie acquise depuis des mois, à une pratique en grandeur réelle dans le désert marocain. Pour Pilar et Pascale, ce prologue s’est bien déroulé, posément et sans pression aucune.
Le retour au Bivouac s’est fait de bonne heure et elles ne faisaient pas partie de la vingtaine d’équipages qui n’ont pas pu rentrer avant la nuit tombée.
En dehors d’une certaine fatigue, la nuit ne permet pas de voir les pièges de la piste qu’on a déjà du mal à bien repérer de jour.
Ce jeudi matin, réveil à 4 heures qui donne l’impression de se réveiller en plein milieu de la nuit, petit déjeuner puis briefing à 5 heures et premier départ à 6 heures.
L’étape du jour n’est pas trop difficile. 7 points ou contrôles de passage (CP).
Le kilométrage idéal est de 130 km. Idéal puisque les équipages seront jugés sur ces deux points. 7 PC passés, matérialisés par des balises ou dématérialisés (point via satellite) et le nombre de km au compteur de la voiture.
Plus l’équipage a fait de km pour atteindre ces balises, plus il est pénalisé. Et s’il n’atteint pas la balise, il reçoit une autre pénalité.
C’est l’addition des différents points qui fera le classement.
Le temps estimé pour faire ces 130 km est de 9h40. Cela peut paraître long mais les difficultés de navigation, la difficulté du terrain amène à une moyenne horaire d’environ 15 km. Cette moyenne a pu être inférieure ce matin à cause d’une visibilité légèrement réduite par un vent qui soulève du sable.
Le début de l’étape fait plonger les équipages dans un univers de sable et de roche, d’oued (lit de rivière) et de montagne. Dès les premiers kilomètres il faut traverser un oued inondé de sable et parsemé d’herbes à chameau, danger pour les pilotes et plus précisément pour les crevaisons.
Pilar et Pascale ont pris beaucoup de temps à préparer leur itinéraire préférant sans doute se sécuriser sur la route à suivre plutôt que de démarrer tête baissée.
Malgré une petite erreur sans gravité à la première balise, les deux premières balises sont passées sans difficulté avec le premier tiers du groupe de participantes. Après la deuxième balise, l’équipage Roz Avel a semblé prendre confiance en lui et s’est moins arrêté pour faire le point. Les balises 3, 4, 5 se sont enchainées.
Le plus difficile semblait avoir été fait. Les deux dernières balises ont été une formalité.
Départ à 6h10, arrivée à 18h10, c’est juste 20 minutes au dessus du temps recommandé, c’est un excellent premier résultat, sachant que Pilar a voulu assurer les points GPS de tous les CP est elles sont restées près d’une heure à le faire au CP1.
Il nous reste à attendre les résultats qui seront connus dans la nuit. Il faut compiler les résultats des 5 groupes et du groupe de Crossover, additionner les éventuelles pénalités, gérer les éventuels recours…
Pour une première étape, on ne pouvait rêver mieux, elle va mettre l’équipage en confiance.
La voiture est prise directement en charge par les équipes de mécaniciens du Team Isuzu qui va faire un check up complet dans la nuit. Un grand merci à eux pour qui la journée commence...
Pendant ce temps là Pilar et Pascale doivent impérativement se reposer, réveil à 4 heures vendredi...Le rallye des gazelles n'est pas qu'une compétition sportive, il comporte aussi un volet humanitaire: chaque équipage transporte des dons qui seront redistribués sur place. Ce rallye 100% féminin réunit des femmes de toutes les nationalité depuis 1990 avec pour principes : pas de vitesse et pas de GPS mais une navigation à l'ancienne, uniquement en hors piste.