Les Rouge et Noir ont mis un terme à leur série de 5 défaites de suite en Ligue 1 en l'emportant au stade Francis-Le Blé. Les Brestois en revanche boivent la tasse.
Brest, battu 0-2 chez lui par le Stade Rennais se retrouve 19e au classement avec 5 points de retard sur le premier non relégable, et a de ce fait presque dit adieu à la Ligue 1.
Ces deux grands malades du moment s'affrontaient hier soir au stade Francis-Le Blé, pour un derby breton qui sentait le souffre. D'un côté, le Stade brestois en plein marasme, aux portes de la Ligue 2, et de l'autre, une équipe rennaise sans ressort depuis plusieurs mois et encore marquée par son échec en finale de la Coupe de la Ligue face à saint-Etienne une semaine plus tôt.
C'est Brest qui a fait, et très nettement, la meilleure impression en début de match. Après 25 minutes, les statistiques en disaient assez long quant à la prestation rennaise: 0 tir, 35% de possession de balle. Le club finistérien, lui, affichait un visage séduisant, mais comme depuis trop longtemps, manquait de tranchant dans la surface, à l'image de Touré à la huitième minute.
Rennes n'avait donc presque pas pointé le bout de son nez dans le camp brestois jusqu'à ce que Doucouré, 20 ans, pour sa première apparition en Ligue 1, se joue de Grougi et Kantari et ouvre le score à la 28ème minute. Un but dont il se souviendra longtemps, d'une jolie frappe des 20 mètres. Un coup de massue pour le Stade brestois, suivi bientôt d'un autre: Féret, sur coup franc, déposait le ballon sur la tête de Montaño, démarqué au second poteau avec... deux partenaires (37ème).
Les hommes de Corentin Martins, en 4-4-2 en deuxième mi-temps, ont bien tenté de réagir, mais sans convertir en buts d'énormes occasions. Rennes a plié sans rompre, et a même manqué plusieurs occasions de prendre le large en négociant mal quelques contres. Ses deux buts lui ont finalement suffi pour mettre fin à une série de six revers consécutifs et redorer un peu la fin de saison.
Après cette nouvelle défaite, il est à noter que Brest n'a gagné aucun de ses 11 derniers matches à domicile en L1 (2 nuls, 9 défaites), la pire série en cours. A noter que sa dernière victoire à domicile remonte au 17 novembre 2012 (3-0 contre Bastia). Si Troyes l'emporte demain à Nice, le club se retrouvera alors en position de premier reléguable.
Frédéric Antonetti (entraîneur de Rennes) : "On avait décidé de laisser le jeu à Brest, tout en sachant qu'il faudrait être costaud sur les deuxièmes ballons, car Brest allait
jouer directement. On se méfiait aussi des coups de pied arrêtés car Grougi les frappe bien. Et contrairement aux idées reçues, on n'est pas une équipe athlétique. C'est une légende. Et on a été performants dans ces deux domaines. On avait décidé de contrer. C'était notre plan de bataille, de jouer ainsi plus défensif. Ça nous a réussi, parce que les joueurs y ont mis tout leur coeur. Ça n'a peut-être été pas terrible pour le plaisir des yeux, mais il faut savoir s'en contenter. On a connu 20 premières minutes très compliquées, mais l'éclair de Doucouré nous a fait du bien. C'est un jeune qui fera une belle carrière. Il a une belle faculté à percuter, même s'il doit apprendre à canaliser son énergie. Après, on a tenu en 2e période, même si Brest a eu des occasions. Mais nous aussi, on aurait même pu marquer. Je veux féliciter les joueurs On a réussi à arrêter la spirale infernale. On commençait à prendre peur. Ça a été très difficile psychologiquement. C'est un soulagement. Je ne prépare pas la saison prochaine. Un autre entraîneur viendra pour ça".
Corentin Martins (entraîneur de Brest) : "Quand on prend deux buts comme ça, c'est qu'on n'est pas au niveau. On ne mérite pas. On se complique la tâche. On a même mis notre match par terre. Après, les joueurs n'ont pas lâché, au vu de la seconde mi-temps, même s'il y avait forcément beaucoup d'abattement à la fin du match. On a eu des occasions, mais Costil a fait les arrêts, ou il y avait un joueur pour sauver sur la ligne. Quand il n'y a pas de résultats, on est gagné par la peur, on manque de confiance... C'est vrai qu'on aurait dû montrer plus d'engagement. On a été un peu timorés. J'ai effectué deux changement à la pause, je voulais apporter plus de tonus. Pour le maintien, aujourd'hui ça paraît très compliqué. On va continuer à travailler, à essayer d'aller de l'avant. Quant à moi, il y a de grandes chances que je ne sois plus là la saison prochaine. Mais d'ici là, je vais essayer d'apporter ce que je peux à ce club, jusqu'à la fin. Et il faut commencer à songer à refaire une équipe".
