Rennes devrait accueillir la troisième "maison de naissance" à titre expérimental, en juin 2015. Le Sénat vient de donner son accord.
Les maisons de naissance sont des structures où une ou deux sages-femmes réalisent l'accouchement de femmes dont elles ont suivi la grossesse. Seules seront admises les femmes dont la grossesse est normale, sans pathologie particulière. Ces structures devront être attenantes à une maternité, ce qui permettra un transfert en cas de complications.Un projet à Rennes
Un amendement PS qui a été adopté rend obligatoire une convention et un accès direct entre les deux établissements. Les maisons de naissance autorisées pourront fonctionner durant un maximum de cinq années. En France, deux projets pilotes pourraient entrer rapidement dans le cadre de l'expérimentation : à Paris le CALM (Comme à la maison), et la maison de naissance de l'hôpital de Pontoise. D'autres projets sont en cours d'élaboration ou prêts à fonctionner : à Remiremont (Vosges), Nancy, Marseille, Thonon (Haute-Savoie), Lyon, Rennes ou Bordeaux.
Un accouchement estimé à 600 euros
Ces structures sont destinées à accueillir des femmes qui souhaitent accoucher dans des conditions moins médicalisées que dans une unité d'obstétrique classique.
Jean-Marie Vanlerenberghe (UDI-UC) avait précisé lors de la discussion générale qu'"elles seraient entre 3 et 5% des femmes enceintes chaque année à le souhaiter,
sur 800.000". Sur le plan financier il avait souligné qu'alors qu'un accouchement sans complication est facturé environ 2.000 euros à l'hôpital, son coût est "estimé à 600 euros" en maison de naissance. La ministre de la Santé Marisol Touraine a donné un avis positif à ce texte.
Ronan Kerdraon (PS), sénateur des Côtes d'Armor a estimé qu'à partir du moment où les "exigences de sécurité et la volonté de respecter une égalité d'accès aux soins sur notre territoire" étaient respectées, son groupe acceptait cette expérimentation. "Cette expérimentation soulève plus d'interrogations qu'elle n'apporte de réponses concrètes", a jugé pour sa part Laurence Cohen (CRC) évoquant les menaces contre les maternités de proximité comme celle des Bluets à Paris. Cette proposition de loi devra encore être inscrite à l'ordre du jour de l'Assemblée nationale pour pouvoir poursuivre son parcours parlementaire.