Les éleveurs marchent sur Paris

Ils étaient des milliers, dont 800 Bretons, à défiler ce dimanche dans Paris par besoin de reconnaissance et pour réclamer de "pouvoir vivre de leur métier". 

Ils étaient 11 000 selon les organisateur et plus de 6 000 selon la police. Ils ont marché sur Paris ce dimanche avec une partie de leur cheptel, à la rencontre des Parisiens et des consommateurs. Dans le viseur des marcheurs réunis à l'appel de la Fédération des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA, majoritaire) et des Jeunes agriculteurs (JA), les charges qui augmentent, les contraintes qui s'empilent, les règlements qui parfois se contredisent et aussi, surtout, les prix bloqués et les revenus qui fondent.
Un panneau accroché sur l'un des tracteurs qui ouvrent le cortège annonce la couleur: "Prix du lait: la grande distribution nous trait".
Au-dessus des têtes, les pancartes rappellent quelques vérités exprimant la lassitude voire le découragement : "Avant j'avais un revenu. Mais c'était avant". "Un élevage qui ferme c'est 7 emplois en moins" ou "Sans agriculture, pas de nourriture". Sans compter la météo désastreuse du printemps et les intempéries de la semaine dernière, qui ont noyé les pâtures, gâché les foins et entravé les cultures. Certains éleveurs ont malgré tout quitté leur ferme au coeur de la nuit pour amener leurs bêtes sur le bitume et dans le bruit.
Les responsables des différentes fédérations - porcine, bovine, laitière... - ont chauffé la foule au départ. A l'arrivée ce sont les présidents des syndicats, qui rappellent que le 12 avril déjà, les éleveurs ont déposé leurs cahiers de doléances en préfectures.
L'interview de Franck Guéhennec, président FDSEA 56:
 
"Ce n'est pas un mouvement d'humeur", prévient François Thabuis pour les JA: "Dans quel métier accepte-t-on un système qui fait travailler à perte?". "Le rapport de force avec la grande distribution nous est systématiquement défavorable. Or, chaque fois qu'on perd, ce sont des exploitations qui disparaissent", assène-t-il en réclamant "des négociations équitables" garanties par la révision de la loi de consommation (ou LME) qui arrive au Parlement. "Et qu'on arrête de nous dire que le consommateur sera pénalisé si nous arrivons à vivre de notre métier".
Puis le président de la FNSEA Xavier Beulin prend le relais pour réclamer la généralisation d'un étiquetage "Viande de France" dans les rayons pour contrer les importations
déloyales. Comparé à l'Espagne ou l'Allemagne, "le différentiel de prix, de 4 à 6 euros par heure travaillée, est insupportable à l'heure européenne".
"Nous voulons être entendus des pouvoirs publics" mais aussi "de nos partenaires dans les filières" résume-t-il. "Que le respect l'emporte sur le mépris". A sa demande, confie-t-il, le président François Hollande a accepté de le recevoir début juillet.

Les images: 

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