Le volailler Tilly-Sabco va entamer une procédure en référé contre la Commission européenne pour s'opposer à sa décision de supprimer les aides pour l'exportation de poulets congelés. La PME bretonne a suspendu ses commandes aux éleveurs, ce qui aura des conséquences sur l'activité des abattoirs.
La PME bretonne va engager une instruction pour demander "réparation préjudicielle pour arrêt unilatéral d'un mécanisme de soutien historique sans mesure d'accompagnement", a expliqué la direction à l'issue d'un comité d'entreprise extraordinaire. De son côté, le gouvernement étudie aussi les possibilités de recours.
"On est sur un recours sur la décision qui a été prise et en même temps sur les conditions dans lesquelles on peut aider cette filière à poursuivre et à pérenniser cette activité", a déclaré lundi le ministre français de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, à l'issue d'une rencontre avec le président de la République et le président de la FNSEA, Xavier Beulin.
Des conséquences rapides
Sur le plan social, les conséquences de cette décision, qui touche principalement Doux et Tilly-Sabco en Bretagne, pourraient être rapides. Depuis ce lundi, Tilly-Sabco a suspendu ses commandes de poulets aux éleveurs. Selon des syndicats, il reste 60 jours d'abattage sur le carnet de commande de l'abattoir de Guerlescquin, dans le Finistère.
La PME, qui emploie 300 CDI, envisage également des "mesures sociales d'accompagnement".
Tilly-Sabco produit 64.000 tonnes de poulets surgelés par an, pour un chiffre d'affaires de 136 millions d'euros dont 90% est réalisé au Moyen-Orient et un résultat de 2 millions en 2012.