L'entrée de l'Etat ou d'un constructeur au capital du groupe automobile français PSA n'est pas une question qui se pose en priorité "aujourd'hui", a déclaré samedi à Washington le ministre de l'Economie Pierre Moscovici.
"La question aujourd'hui n'est pas d'abord celle de l'entrée de l'Etat ou d'un constructeur au capital, c'est celle des bons partenariats industriels à développer pour PSA", a déclaré le ministre à la presse en marge de l'assemblée du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale. Selon des informations du Parisien samedi, le groupe chinois Dongfeng et l'Etat français pourraient monter au capital de PSA Peugeot Citroën. Interrogé, le constructeur automobile s'est contenté d'indiquer samedi qu'il étudiait "différents projets, industriel et commercial". "La stratégie du constructeur est définie par la direction du groupe et celui-ci a déclaré travailler à l'extension du champ de ses partenariats industriels existants notamment avec deux partenaires, GM (General Motors) et Dongfeng", a déclaré M. Moscovici. Il a rappelé que l'Etat suivait "le groupe PSA avec attention". "Il y a des enjeux économiques, sociaux, industriels tout à fait majeurs" et l'Etat a apporté une garantie à la banque de PSA, PSA Finances, a rappelé le ministre.
"Réflexions en cours"
Si, Dongfeng, déjà partenaire de l'entreprise française en Chine, prenait 30% de PSA Peugeot Citroën, le Chinois deviendrait le premier actionnaire devant la famille Peugeot qui en détient 25,4%. "On étudie différents projets, industriel et commercial, avec différents partenaires et les modalités de financement qui pourraient y être associés. A ce stade, aucun projet n'est arrivé à maturité", a réagi un porte-parole de PSA Peugeot Citroën. Fin septembre, le président du directoire du groupe, Philippe Varin, avait affirmé avoir "un certain nombre de réflexions en cours" pour renforcer le partenariat avec Dongfeng. Le constructeur automobile français, en difficulté, possède deux coentreprises en Chine: l'une à Shenzhen (sud-est) avec Changan, consacrée à la ligne DS et l'autre avec Dongfeng pour fabriquer des véhicules Peugeot et Citroën dans leurs trois usines de Wuhan (centre).De son côté, Dongfeng avait indiqué à l'agence Bloomberg avoir "reçu des informations de la part de banques d'investissement concernant PSA", sans toutefois préciser quelle suite il comptait y donner. PSA s'était par ailleurs allié en février 2012 au constructeur américain General Motors, qui a pris 7% de son capital.