Tanit : trois pirates somaliens présumés devant les assises à Rennes

Trois jeunes Somaliens comparaîtront cette semaine, devant la cour d'assises de Rennes. Ils sont accusés d'avoir détourné au large de la Somalie le voilier breton Tanit. Ils avaient pris en otage l'équipage, avant un assaut des militaires français qui a coûté la vie au skipper. C'était en 2009.

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C'est ce lundi que le procès de Mahmoud Abdi Mohammed, Mohammed Mahamoud et Abdelkader Osmane Ali, âgés de 23 à 27 ans au moment des faits, commencera à Rennes. Ces trois Somaliens devront répondre de "détournement de navire par violence ou menace, arrestation, enlèvement, séquestration ou détention arbitraire de plusieurs personnes commis en bande organisée". "J'attends beaucoup de choses du procès", a prévenu Me Ronan Appéré, avocat d'Abdelkader Osmane Ali. "J'ai fait citer à comparaître l'ancien ministre de la Défense Hervé Morin" car selon l'avocat "dès le départ dans cette affaire tout a été fait par la Marine nationale, le ministère de la Défense, pour que l'on ne sache pas la vérité". Me Appéré fustige notamment la "disproportion des moyens engagés" pour délivrer les otages de la Tanit, opération qui s'est soldée par la mort d'un des otages. 

Des pirates issus de milieux très pauvres

Me Catherine Glon, avocate de Mahmoud Abdi Mohammed, un jeune "analphabète et totalement démuni" issu "d'un milieu d'une très grande pauvreté", explique que son client "a une très grande peur" de ce procès en raison de son incompréhension du système judiciaire français. Elle regrette notamment que dans cette affaire "ceux qui ont monté l'opération (de piraterie, ndlr) sont identifiés, on sait dans quels villages ils habitent en Somalie, mais ils n'ont jamais été interpellés". 

Prise d'otages

La prise d'otages avait eu lieu en avril 2009. Florent, Chloé et leur fils Colin avaient quitté Vannes fin juillet 2008 à bord du voilier de 12,50 m pour rejoindre Zanzibar, dans l'Océan indien. Au moment de leur capture par les pirates somaliens, deux autres équipiers se trouvaient à bord. La prise d'otages s'était soldée par la mort du skipper français Florent Lemaçon, tué par erreur par le commando français venu délivrer les otages. Deux pirates somaliens étaient également morts lors de l'assaut. Le parquet de Rennes, après expertise balistique, a confirmé en mai 2010 que la balle qui avait causé la mort du skipper était d'origine militaire. En juin 2012, la cour d'assises de Paris a condamné quatre pirates somaliens à des peines de 4 à 10 ans de prison, et en a acquitté deux autres, dans l'affaire de la prise d'otage du voilier français "Le Ponant" en avril 2008.

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