L’Union des Clubs Professionnels de Football (UCPF) a annoncé ce jeudi un mouvement de grève de la Ligue 1. Elle dénonce la mise en place de la taxe à 75% votée mardi à et qui prévoit de ponctionner les entreprises versant des salaires annuels de plus d'1 millions d'euros
Il n'y aura pas de crampons sur les pelouses des stades le week-end du 30 novembre. Cette 15ème journée de championnat prévoyait pourtant le derby Guingamp-Nantes, des rencontres entre Monaco et Rennes, Lorient et Nice, ainsi qu'entre le PSG et Lyon. Mais les clubs de Ligue 1 viennent d'annoncer une grève, pour protester contre la mise en place de la taxe à 75%. La dernière grève historique du foot français date de 1972.
Les clubs bretons faiblement touchés par cette taxe
En Bretagne, cette taxe devrait surtout toucher le Stade Rennais. Dans l'équipe, 8 joueurs sont répertoriés comme ayant des hauts salaires : Apam, Pitroipa, Armand, Makoun, Féret et Oliveira. La note s'élèverait à 2 millions d'euros. Lorient et Brest ne sont pas concernés. Pour Guingamp rien n'est moins sûr. Selon la Ligue de Football Professionnelle (LFP), l'EAG aurait un salarié à plus d'1 million. Mustapha Yatabaré, premier salaire du club ne touche pourtant que 600 000 € brut annuel. L'EAG conteste les modes de calcul de la LFP mais s'ils sont imposables, ils devront payer 50 000 €.A l'échelle nationale, l'impact global de cette taxe est estimé à 44 millions d’euros. Le PSG déboursera 22 millions d'€. Monaco lui pas un seul centime puisque ses salariés ne sont pas soumis à la fiscalité française.
"Une entreprise comme une autre" explique Matignon
La taxe a été adoptée mardi par l'Assemblée Nationale et prévoit une contribution des entreprises qui versent des salaires annuels de plus d'1 millions d'euros. "Un club de football est traité au regard de cette taxe comme une entreprise comme une autre", a-t-on affirmé dans l'entourage du Premier ministre, interrogé juste avant l'annonce de cette grève. "En surplomb de tout dispositif fiscal, il y a le principe d'égalité", a-t-on ajouté, soulignant que "la taxe à 75% a été plafonnée avec justement le souci qu'elle ne pèse pas indûment sur les acteurs économiques, à 5% du chiffre d'affaires".Les clubs réclament aux pouvoir publics l'abandon de ce projet de taxe. Dans une étude de mars 2012, l'UCPF arguait que le coût du travail (salaires et charges) était plus élevé en France que dans les autres championnats européens. Selon elle, les clubs creuseraient leurs déficits et perdront en compétitivité.
Une rencontre entre François Hollande et les patrons du ballon rond a été annoncée pour le jeudi 31 octobre. Le week-end de la grève, les clubs organiseront des opérations avec les fans de foot, en leur ouvrant les portes des stades pour expliquer leur position.