La charcuterie française, dont un des sites de la Cooperl, a enfin obtenu le précieux sésame lui donnant accès au gigantesque marché chinois. Une première étape et le début d'une "longue marche" pour les professionnels qui vont devoir redoubler d'inventivité pour séduire les consommateurs chinois.
Quatre entreprises françaises, dont la Cooperl en Bretagne avec Brocéliande producteur de jambon cuit, ont reçu l'agrément mercredi lors de la visite du président chinois à Paris pour exporter leurs produits vers la Chine. Sept autres entreprises devraient aussi être autorisées dans les prochains mois.
Une première étape, car pour conquérir le marché chinois, il va falloir que ces entreprises innovent et proposent autres choses que leurs produits traditionnels pour séduire les consommateurs de l'Empire du Milieu.
La Bretagne exportait déjà de la viande porc en Chine, avec la charcuterie, elle vise directement les 50 millions de Chinois aux revenus les plus élevés. Il est encore trop tôt pour donner des éléments sur les quantités exportables et sur une échéances. Avant la fin de l'année, espère t-on du côté de la Cooperl.
La charcuterie française s'exporte peu et surtout en Europe
En 2013, les charcutiers ont dégagé 7 milliards de chiffres d'affaires, mais seulement 7% ont été réalisés à l'export et très peu hors Union européenne.
Pour réussir, il va donc falloir faire connaître les produits aux professionnels locaux en écumant les salons, les faire goûter aux journalistes et au public. Et ensuite sélectionner ceux qui peuvent fonctionner en tenant compte aussi des spécificités régionales.
Si le porc est la viande la plus consommée en Chine, la charcuterie n'est pas dans les usages. Les professionnels, appuyés par des spécialistes de l'export, devront donc s'inviter dans les habitudes alimentaires locales comme l'ont fait les producteurs de fromages avant eux. Ils ont ainsi poussé les associations de fromages avec des fruits ou des noix, plutôt que du pain peu consommé là-bas.
Rassurer les Chinois traumatisés par des scandales alimentaires
Les charcutiers vont faire de même, avec un site d'informations en chinois sur lequel ils proposeront des idées de recettes, et tenteront de rassurer sur la sécurité sanitaire, élément phare dans un pays traumatisé par les scandales alimentaires ou le problème des cadavres de porcs flottant dans les rivières. Les industriels français ont d'ailleurs dû convaincre et prouver à leurs interlocuteurs chinois que leur produits étaient 100% français.