Réforme territoriale : les partisans d'une Bretagne à cinq départements dégoûtés

François Hollande va abaisser le nombre de régions de 22 à 14... sans toucher ni à la Bretagne, ni aux Pays de la Loire, qui conservent leur intégrité. Une décision qui ôte tout espoir d'un rattachement de la Loire-Atlantique à la Bretagne. Les mécontents se sont fait entendre.

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François Hollande propose de changer complètement l'organisation territoriale du pays en réduisant de 22 à 14 le nombre des régions et de réformer la Constitution pour supprimer les conseils généraux en 2020. Un choix qui laisse la Bretagne dans ses frontières actuelles. Les partisans d'une Bretagne unie à la Loire-Atlantique, qui voyaient dans ce projet de réforme une occasion de répondre à leur revendication, ont laissé éclater leur déception. 

Dès hier lundi, alors que Jacques Auxiette tweettait que l'on se dirigeait vers une fusion Pays-de-la-Loire/Poitou-Charentes, les réactions se sont multipliées.

D'abord le meneur de la révolte des Bonnets rouges, Christian Troadec, a attaqué sévèrement les "technocrates dans un bureau à Paris" responsables de cette décision qui engage "l'avenir de la Bretagne" : "C'est à se demander si ceux qui tiennent les ciseaux du redécoupage ont réellement le cerveau bien irrigué !" Le maire DVG de Carhaix appelle d'ores et déjà à la "résistance" pour obtenir une "réunification" d'après lui réclamée par les Bretons "à chaque consultation, à chaque sondage".

Maire DVG de Carhaix

Pour Jean-Jacques Urvoas, député du Finistère, le découpage est plutôt un soulagement. Il craignait "un Grand ouest mou" avec une Bretagne intégrée au Pays de la Loire. Mais comme beaucoup il espère que cette décision n'est qu'une étape : "La perspective de l'évolution de la carte n'est pas terminée".

Jacques Bernard, président de Produit en Bretagne, n'y est pas non plus allé de main morte ce matin, sur France Bleu Breizh Izel :

"Je n'aimerais pas constater que François Hollande est le digne successeur de Pétain"


François de Rugy, député écolo de Loire-Atlantique, déplore lui aussi un découpage "fait sur un coin de table" et tacle sur Twitter : "Il était une fois une région dont les habitants demandaient la réunification et un projet de loi de redécoupage qui laissa cette région seule".


Jean-Marc Ayrault lui-même ?

Certains élus UMP regrettent aussi cette occasion manquée, comme François Goulard, président du conseil général du Morbihan. "Tout cela s'engage très mal. On ne peut que déplorer la manière de faire, sans consultation et sans projet. Il n'y aura aucune économie générée avec cette opération de redécoupage des régions", dit-il dans Ouest-France.
Marc Le Fur, député UMP des Côtes-d'Armor, a lui aussi fustigé une réforme prise avec "amateurisme", "sans consultation" et regretté que Hollande rate cette occasion de réunifier la région.
 

Député UMP des Côtes-d'Armor
Les élus d'Europe Écologie-Les Verts en Bretagne regrettent aussi cet "acte manqué" et s’interrogent sur la "méthode aussi rapide que bien peu participative" de la mise en place de cette réforme. Ils plaident pour un nouveau projet pour la Bretagne, avec des "pouvoirs accentués" et la création d'une Assemblée.

Jean-Marc Ayrault lui-même ne serait pas favorable à ce scénario de réforme. En tant qu'ancien maire de Nantes, il plaidait pour une région Bretagne-Loire.

Les élus ne baissent pas pour autant les bras. Pierrick Massiot, président du Conseil régional de Bretagne est déçu mais ne "désespère pas". Il compte même dévoiler "une méthode et un calendrier" pour créer une "Bretagne assemblée" dans un discours ce mardi matin. Dans une lettre à la Bretagne, il soutient :

Une organisation est abord le fruit d’une bonne prise en compte des réalités humaines, géographiques, historiques, culturelles et sociales (...) On ne joue pas aux Lego !"


Sur Mediapart, Claudy Lebreton, président socialiste des Côtes-d’Armor et président de l'assemblée des départements de France, réclame un référendum. 

Les collectifs pour la réunification voient rouge

L’institut Culturel de Bretagne et Bretagne Réunie disent "s’inquiéter des marchandages politiques autour de la Loire-Atlantique", "Il était une fois une région dont les habitants demandaient la réunification et un projet de loi de redécoupage qui laissa cette région seule".

Ils ne sont pas les seuls militants à réagir. En Loire-Atlantique, le collectif 44=Breizh crie au "scandale démocratique", qui ne laisse pas la parole aux citoyens. Il s’agit pour eux d’une erreur politique de la part de François Hollande qui perdrait "toute crédibilité" dans "un des derniers territoires qui accordait encore quelque influence électorale au PS".

Les partisans de la fusion Bretagne-Pays de la Loire mécontents

Les défenseurs d'une fusion de la Bretagne avec toute la région Pays de la Loire n'ont pas non plus été exaucés. Jacques Auxiette, le président de la région Pays de la Loire, se console en déclarant sur Twitter





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