Nouvelle Ecotaxe : les bonnets rouges toujours pas contents

Christian Troadec, l'un des leaders des Bonnets rouges n'est pas satisfait par la nouvelle version de l'écotaxe. Il estime que la Bretagne aurait dû être épargnée dans son ensemble par cette taxe. 

Grâce au combat des bonnets rouges, la Bretagne a échappé au pire, explique Christian Troadec, maire DVG de Carhaix. Cependant, le porte parole des Bonnets rouges n'est toujours pas satisfait par la nouvelle version de l'écotaxe, publiée par Ouest-France dimanche. "Ce qui me surprend c'est que la Bretagne n'est pas totalement exonéré de ce nouveau dispositif (...) l'ouest breton semble l'être, par contre l'axe St Lô-Rennes-Nantes, en venant de St Malo, ne le serait pas. On demande le maintien de la gratuité des routes en Bretagne".

Les bonnets rouges restent mobilisés

Christian Troadec aurait préféré que le gouvernement taxe les sociétés d'autoroutes, plutôt que le consommateur ou le producteur. Pour Christian Troadec, une "portion importante" du réseau routier breton, à savoir "l'axe 'Triskell'- qui va de Saint-Lô (Manche) à Nantes (Loire-Atlantique) via Rennes - va être concerné par ce péage". "Nous exigeons le maintien de la gratuité des routes en Bretagne, il n'est pas question que demain cet axe soit payant", a-t-il affirmé. "90% de nos produits sont exportés hors des frontières bretonnes, une fois la porte de la Bretagne passée on va se trouver avec des péages pour toute notre production, ça va encore pénaliser le développement économique de la Betagne", a-t-il également expliqué. "Nous allons rester mobilisés" pour la gratuité des routes en Bretagne et "trouver une solution pour le financement des infrastructures routières, ferroviaires et fluviales par un mode de financement qui provienne des grandes sociétés autoroutières", a-t-il ajouté.

Marc le Fur, député UMP des Côtes d'Armor et proche des Bonnets rouges ne se satisfait pas non plus de cette version bis de l'écotaxe. Il constate une" évolution", "mais on ne va pas jusqu'au bout de la logique, dit-il, en supprimant complètement l'écotaxe". Il ajoute que du point de vue breton, l'évolution est positive, mais certaines routes bretonnes restent écotaxées. Il craint aussi qu'en prélevant sur les autoroutes, ce soit finalement le consommateur qui paie : "il ne faut pas qu'il y ait d'augmentation des tarifs autoroutiers"


"A l'opposé de la transition énergétique"

"Si cela se confirme, c'est une très mauvaise décision du gouvernement qui a choisi de ne pas suivre les propositions intéressantes des parlementaires pour une mise en oeuvre intelligente de l'écotaxe", a réagi dimanche la Fondation Nicolas Hulot par la voix de son porte-parole Matthieu Orphelin. "C'est un coup d'arrêt pour le financement de plusieurs dizaines de projets de transport en commun. À l'opposé de l'ambition affichée d'engager la France dans la transition énergétique", a ajouté M. Orphelin. Après avoir suspendu le projet, le gouvernement avait chargé une mission parlementaire de proposer des aménagements du dispositif. 

"Mesure excellente"

En revanche, Richard Ferrand, chef de file des députés bretons lors des débats à l'assemblée  sur le dossier de l'écotaxe et conseiller régional PS de Bretagne, s'est déclaré satisfait de cette nouvelle : "la décision de Ségolène Royal( ...) d'en finir avec la version absurde de l'écotaxe sans renoncer à la fiscalité écologique est excellente". Il ajoute qu'en privilégiant la taxation du transport de transit, "le principe pollueur-payeur est respecté et les impératifs d'aménagement du territoire le sont aussi, notamment par l'exonération totale des routes bretonnes". La somme perdue par la réduction de la carte doit pouvoir être récupérée par des prélèvements sur les sociétés d'autoroutes, assure-t-il.

13 centimes d'euros par km

Dans son rapport rendu à la mi-mai, la mission préconisait notamment l'instauration d'une franchise kilométrique, allant de 281 à 844 kilomètres par mois, selon le type de camion et son niveau de pollution. La recette brute attendue de la nouvelle redevance serait de l'ordre de 550 à 560 millions d'euros, affectés à l'agence de financement des infrastructures de transport de France (Afitf), contre 800 millions d'euros escomptés annuellement dans la précédente formule. Et pour couvrir les besoins liés aux engagements des futurs contrats État-Régions, le gouvernement entend examiner "toutes les possibilités ouvertes par la réglementation européenne" pour le financement des infrastructures de transport. La tarification se fera avec un taux moyen de 13 centimes d'euro par kilomètre, modulable en fonction de la distance parcourue, du niveau de pollution et du nombre
d'essieux des camions. Les camions de plus de 3,5 tonnes devront être équipés d'un boîtier GPS qui calculera le parcours et la facture. 


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