A Rennes, les seniors pourront partir 4 à 5 ans avant l'âge de la retraite, par exemple. Les syndicats de PSA Peugeot Citroën ont signé un accord sur de nouvelles mesures incitatives à la mobilité interne ou aux départs volontaires qui, selon le groupe, permettront "d'accélérer son redressement".
Ces nouvelles mesures visent à affiner le dispositif prévu dans le cadre de l'accord de compétitivité (Nouveau contrat social) signé en octobre dernier par quatre syndicats (FO, CFE-CGC, CFTC, GSEA), qui garantissait la pérennité des sites en France d'ici à 2016 en échange d'efforts des salariés sur les salaires et la flexibilité. Les efforts de flexibilité concernaient en particulier l'organisation du temps de travail et la mise en place de congés seniors.
Le nouvel accord, signé par tous les syndicats du constructeur automobile, les six, y compris la CFDT et la CGT, a pour but d'assurer l'équilibre entre les métiers en tension, en manque de personnel (17%), et les métiers sensibles où les besoins de l'entreprise diminuent (23%), a indiqué le directeur des ressources humaines, Philippe Dorge.
A Rennes, les seniors pourront partir 4 à 5 ans avant l'âge de la retraite
Sur le site de Rennes, qui bénéficiera du lancement d'un nouveau modèle en 2017, les seniors souhaitant adhérer au contrat de génération auront droit à une mesure spécifique en raison de l'importance du chômage partiel. Ils pourront suspendre leur activité quatre à cinq ans avant l'âge de départ légal à la retraite à taux plein s'ils ont un métier pénible.
Sur les autres sites, les seniors peuvent partir trois ans avant l'âge légal pour les métiers pénibles et deux ans pour les autres métiers en étant payés à 70% de leur salaire.
Pour un senior en suspension d'activité, un jeune est recruté pour être formé en alternance par l'entreprise, au terme du contrat de génération en vigueur. La direction estime à environ 2.500 le nombre de salariés qui pourraient bénéficier du congé senior en 2014-2015.
Trois mois de salaires supplémentaires pour les candidats au départ
Les mesures incitatives aux départs volontaires sont améliorées avec trois mois supplémentaires de salaire offerts aux candidats au départ dans les postes dits sensibles, soit six mois de salaires au total, en plus des indemnités conventionnelles de licenciement. Dans les métiers sensibles ou à l'équilibre, les salariés peuvent suspendre leur contrat de travail pour rejoindre une autre entreprise, avec une possibilité de retour dans les deux ans si le projet n'aboutit pas.
Des plates-formes territoriales de mobilité
D'autre part, des plates-formes territoriales de mobilité sont en cours d'installation avec l'aide de l'administration dans cinq régions où PSA est implanté pour permettre les reconversions professionnelles sans que les salariés soient contraints à la mobilité géographique. Ces régions sont l'Alsace, la Bretagne, la Franche-Comté, l'Ile-de-France, le Nord-Pas-de-Calais.
Premier bilan de ce "nouveau contrat social"
Ces mesures ont été annoncées six mois après la signature du "nouveau contrat social", dont un premier bilan a été fourni par Philippe Dorge.
Selon lui, 1.120 jeunes formés en alternance seront recrutés en 2014 avec un objectif minimum de 2.000 recrutements de ce type dans les deux ans à venir.
Concernant les congés seniors, 890 salariés ont d'ores et déjà adhéré et 565 demandes sont en cours de traitement. La mobilité interne touche, quant à elle, environ 650 salariés sur une prévision de 1.200 salariés.
Selon Franck Don, délégué syndical central CFTC chez PSA, cet accord est "une méthode douce de réajustement des effectifs", dont il s'est dit "satisfait" dans la mesure où "il permet à l'entreprise d'ajuster les effectifs sans plan social".