17 maisons éclusières bretonnes connaissent une nouvelle vie

Suite à l'appel à projets de la Région Bretagne, 17 maisons éclusières inoccupées ont trouvé de nouveaux habitants. Gîtes, restaurants ou bases de loisirs, les projets valorisent le patrimoine local et en dynamisent l'économie. Un second appel sera lancé avant la fin de l'année.

Sur le paresseux canal d'Ille-et-Rance, à Hédé-Bazouges (Ille-et-Vilaine), sont amarrés deux bateaux à fond plat qui accueillent deux habitations en bois : depuis juillet, Catherine Saint-James a ouvert ces deux chambres d'hôtes et obtenu en contrepartie le droit d'occuper la maison éclusière, à deux pas.

"Au début, on pensait proposer un gîte à vocation culturelle" à la Petite-Madeleine, explique à l'AFP Catherine Saint-James, chargée de production de projets culturels dans une vie antérieure. "Mais on s'est rendu compte que la Région voulait qu'on habite cette maison, qu'elle soit occupée et chauffée toute l'année". "De là, poursuit Mme Saint-James, est née cette idée de "toues cabanées" ", ces bateaux-cabanes autrefois utilisés sur la Loire pour la pêche ou le transport de marchandises, transformés ici en gîtes douillets.

Comme celle de la Petite-Madeleine, dix-sept maisons éclusières situées sur les voies d'eau bretonnes vont retrouver une nouvelle vie en se transformant en gîte pour certaines, en restaurant ou encore en atelier d'artiste, afin d'accueillir des visiteurs de tous horizons. C'est la région Bretagne qui a hérité des canaux -- écluses,
barrages, chemins de halages et personnels affectés-- dans le cadre des transferts de compétence de l'État aux collectivités. Pour valoriser et faire vivre ce patrimoine, la Région a donc lancé un appel à projets visant à développer des activités de loisirs, culturelles ou artistiques : 23 maisons, sur les 156 que comptent les voies d'eau bretonnes, étaient concernées. 

Au début de l'été, nous allions à la rencontre de Laëtitia Lavieville et de Catherine Saint-James :


Au total, la Région a reçu près de 60 candidatures. Treize ont été retenues. "Il faut que le projet soit viable et que les porteurs aient une réelle envie de s'investir. Quatre maisons hors appel à projets ont reçu une proposition et un avis positif", précise l'institution régionale.

"Échange de bons procédés"

Les projets ont été jugés sur la pertinence de leur usage par rapport au site choisi, leur qualité architecturale, leur viabilité financière et leur capacité à intégrer le développement durable. Le conseil régional garantit pour sa part la qualité de la toiture et des huisseries. Collectivités, associations et privés, dorénavant nouveaux locataires de 17 de ces lieux insolites, se sont engagés, en contrepartie d'un loyer défiant toute concurrence (en moyenne 1.500 euros annuels pour une maison de 100 m2 et un terrain de 1.000 m2), à aménager, à leurs frais, le site. "L'installation de mon atelier à Boutron permet à la fois de valoriser le chemin de halage tout en valorisant mes sculptures. On ne pouvait rêver mieux comme échange de bons procédés!", explique Lætitia Lavieville, heureuse locataire de la maison éclusière de Boutron à Calorguen (Côtes-d'Armor). 

 

A la Petite-Madeleine, Catherine Saint-James et son mari entendent maintenant développer un "point accueil vélo", tant ce site des Onze-Écluses attire touristes, cyclistes et randonneurs, amateurs de calme au bord de l'eau. A Languidic (Morbihan), la maison éclusière s'est transformée en lieu d'animation autour de la pêche et à Montreuil-sur-Ille (Ille-et-Vilaine) en bar-crêperie-grill. Le succès semble être au rendez-vous, comme le constate Valérie Still, à l'origine du projet de transformation de la maison du Guer à Rohan (Morbihan) en gîte d'étape: "Depuis l'ouverture du site le 22 avril, nous avons reçu plus d'une centaine de personnes".

Sur les 156 maisons, 63 sont encore occupées par des éclusiers, 17 le sont grâce à l'appel à  projet lancé en juillet 2013. Un second appel à projets concernant une vingtaine de maisons éclusières devrait être lancé avant la fin de l'année par la région Bretagne.
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