Seznec, une affaire judiciaire de 90 ans

En 1924 le procès de Guillaume Seznec se déroule devant la Cour d'Assises du Finistère à Quimper. Le 4 novembre, Seznec est déclaré coupable de meurtre et condamné à perpétuité aux travaux forcés. Retour sur une longue histoire…

Quatre-vingt-dix-ans après le procès la complexité de cette affaire criminelle laisse encore planer un certain mystère. Pourtant après l'arrêt de la Cour de cassation du 14 décembre 2006, l'Affaire Guillaume Seznec est une affaire classée.
 

Les faits


Le vendredi 25 mai 1923, à 5 heures du matin, Joseph-Marie, dit Guillaume Seznec démarre sa Cadillac. Lui et Pierre Quéméneur, négociant à Landerneau et conseiller général du Finistère, prennent la route pour Paris. Ils ont rendez-vous avec un américain boulevard Malesherbe pour une affaire de véhicules d'occasion, surtout des Cadillac justement… Un trafic secret alimente le marché russe. Celle que pilote Ceznec est gagée au profit de Quémeneur.

Pierre Quéméneur ne réapparaîtra jamais à son domicile. On soupçonnera finalement Seznec de l'avoir tué, peut-être avec un cric. Il aurait caché le corps en région parisienne. Seznec  prétendit qu'en raisons de pannes répétées de sa Cadillac il avait déposé Quémeneur à la gare de Dreux (ou était-ce Houdan?) puis qu'il avait regagné seul la Bretagne et fini son voyage dans la nuit du dimanche au lundi.

L'enquête


10 juin 1923. La disparition de Quéméneur est signalée en présence de Seznec à la gendarmerie de Rennes.
13 juin 1923. Un télégramme provenant du Havre rassure la famille :
"Ne rentrerai Landerneau que dans quelques jours tout va pour le mieux - Quéméneur".
20 juin 1923. On retrouve une valise contenant une pièce d'identité et divers documents au nom de Quéméneur tapés à la machine.
Le corps de Quéméneur ne sera jamais retrouvé.
Les enquêteurs de la police retrouvent des témoins qui affirment que Seznec était au Havre le 13 juin 1923 et qu'il y a acheté une machine à écrire…
Sans alibi, Seznec est arrêté. le procès commence à Quimper en octobre 1924.


Le 4 novembre 1924 le jury des Assises le juge coupable « Non, il n’y a pas eu de préméditation mais il y a eu guet-apens » cette contradiction évite à Seznec la peine de mort. Il fera 23 ans de bagne en Guyane jusqu'à ce qu'il soit libéré en 1947 suite à une réduction de peine par un décret signé De Gaulle.

La fin de l'histoire judiciaire


Seznec clamera toujours son innocence. Sa mère puis son petit-fils Denis Seznec lutteront pour réhabilité sa mémoire. La Commission de Révision des condamnations pénales accepte, le 11 avril 2005, de rouvrir le dossier. En décembre 2006 la Cour de Révision refuse d'annuler la condamnation et met fin à 82 ans de batailles judiciaires.

La part de mystère


Peut-on prétendre encore que " l'affaire Seznec" est le symbole de l'erreur judiciaire ? Dans son documentaire de 26 minutes produit et diffusé par France 3 Bretagne en 2004, le journaliste Bernard Le Roux avait démontré que Seznec était mouillé dans un trafic de voitures américaines dés 1919 et que Quémeneur était bien placé dans le business avec les américains.

Denis Langlois, fut pendant 14 ans l’avocat de la famille Seznec. Le 30 juin 1996, après le rejet de la requête en révision il parlait d'un secret de famille qui innocenterait Guillaume Seznec du meutre mais que le secret professionnel lui interdit de dévoiler. Il a depuis publié ses archives personnelles sur son site Internet. Voir en particulier le chapître "L’Affaire Seznec 5"

Bibliographie

Bernard Le Roux : L'AFFAIRE QUEMENEUR-SEZNEC / éditions Apogée / 2005
Denis Langlois : POUR EN FINIR AVEC L'AFFAIRE SEZNEC 


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