Un homme et sa compagne sont toujours en garde à vue ce jeudi en région parisienne, dans le cadre d'une enquête sur une bombe accompagnée d'inscriptions en breton découverte fin 2013 à Lanmeur, dans le Finistère, a indiqué à l'AFP une source judiciaire.
L'homme âgé de 30 ans et son amie de 44 ans, tous deux nés à Quimper, ont été interpellés lundi matin en même temps que trois autres hommes sur commission rogatoire d'un juge anti-terroriste parisien. Les cinq avaient été décrits lundi par une source proche du dossier comme appartenant à "la mouvance nationaliste bretonne".
Trois ont été remis en liberté sans qu'aucune charge ne soit retenue contre eux dans l'immédiat. Mais le couple, initialement en garde à vue dans les locaux du SRPJ de Rennes, a été transféré mercredi à Levallois, siège de la sous-direction antiterroriste (SDAT) de la police judiciaire. Cette enquête porte sur deux séries de faits: la découverte le 19 décembre 2013 d'une bombe devant le centre des finances publiques de Lanmeur et des jets de cocktails Molotov en juin contre les gendarmeries de Huelgoat et d'Uzel.
Les enquêteurs s'interrogent sur une éventuelle implication du couple dans l'ensemble de ces faits. Contrairement à ce qui était initialement avancé, l'engin découvert à Lanmeur n'était pas factice, puisqu'il était composé d'un extincteur contenant 5,5 kg d'explosifs reliés à un dispositif de mise à feu. Une école, de même que plusieurs commerces et logements alentours avaient dû être évacués avant qu'une équipe de démineurs ne fasse exploser l'engin. Des inscriptions en breton avaient été retrouvées à proximité, et notamment le sigle ARB. Celui-ci peut renvoyer à l'Armée révolutionnaire bretonne, organisation qui avait signé un certain nombre d'attentats à la bombe contre des trésoreries dans les années 1970, mais aussi à l'Argad résistance bretonne ("argad" signifie "à l'attaque", en breton), un mystérieux groupe qui avait revendiqué en novembre 2013 des attaques contre des radars routiers dans la région.