Cela fait 5 ans qu’un projet d’extraction de sable marin au large de Lannion, a été lancé par le groupe Roullier. Le projet a reçu un avis favorable du Conseil d’Etat mais il a aussi contre lui une opposition farouche. Le groupe Roullier a tenu à en expliquer les enjeux.
Il y a maintenant cinq ans que le groupe malouin Roullier a lancé un projet d'extraction de sable coquillier en baie de Lannion, dans les côtes d'Armor. Un projet qui malgré l'aval du Conseil d'Etat, a été confronté à une opposition déterminée. Une table ronde est organisée lundi à Paris avec tous les protagonistes, en présence des Ministres de l’Economie et de l’Ecologie. Avant cette échéance, le groupe Roullier a organisé une conférence de presse pour expliquer les enjeux de ce projet d'extraction.
Les zones d'extraction de Morlaix et Saint-Brieuc insuffisantes
Le groupe possède déjà deux navires sabliers, qui travaillent dans deux zones d'extraction, les baies de Morlaix et de Saint-Brieuc, mais les 175 000 mètres cubes de sable coquillier extraits chaque année ne suffisent pas à satisfaire les besoins de la filière agricole, qui l'utilise comme fertilisant.
Des volumes revus à la baisse sur le projet de Lannion
Depuis 5 ans, le groupe Roullier, par le biais de sa filiale, la Compagnie Armoricaine de Navigation (CAN), demande l'autorisation d'une troisième zone d'extraction, au large de Lannion. Au fil des négociations, les ambitions ont été revues à la baisse. Au départ, une extraction de 8 millions de mètres cubes sur une durée de 20 ans, était prévue. Le volume est passé à 3,1 millions sur 15 ans. L'exploitation devait être continue sur l'année, elle sera en fait interrompue 4 mois, de mai jusqu'à fin août.
Une opposition farouche
Depuis cinq ans et la naissance du projet, l'opposition a grossi, s'est intensifiée avec nombre d'élus mais également d'association écologiques, comme le Peuple des dunes. Les mobilisations se sont multipliées, les associations exprimant leurs craintes quant à l'impact du projet sur l'environnement. Il est en effet proche d''une zone Natura 2000. Lundi à Paris, lors de la table ronde organisée, le ministre de l économie devrait siffler la fin du bras de fer. Le groupe industriel attend de l'Etat qu'il rassure les associations et lève les craintes des opposants.
Si le feu vert est donné par le gouvernement, avec un fameux décret d'exploitation, celle-ci sera effective en septembre prochain.
Le reportage à Saint-Malo (35) de Catherine Carlier et Jean-Michel Piron
- Bernard Lenoir, Directeur foncier de la Compagnie Armoricaine de Navigation