200 manifestants, militants d'ATD Quart monde, chômeurs, élus et chefs d'entreprise, ont défilé hier à Paris pour réclamer une loi d'expérimentation destinée à créer des emplois directs pour les chômeurs de longue durée. Une expérimentation qui doit s'étendre à 4 départements dont L'Ille-et-Vilaine.
Revendication des manifestants: la création d'une telle loi permettant aux collectivités d'expérimenter en dérogeant à la loi générale pour les chômeurs de longue durée qui sont plus de 2,2 millions, un record. L'idée est de transformer le coût du chômage de longue durée pour la collectivité (15.000 euros par chômeur en fin de droits, selon les calculs d'ATD Quart monde) en subventions, afin de créer des emplois supplémentaires, en fonction des besoins dans les territoires.
Manifestation à Paris devant l'Assemblée nationale
Les manifestants se sont rendus devant l'Assemblée nationale peu avant la publication par Pôle emploi des chiffres du chômage de mars. Ils étaient "un peu plus de 200", selon une porte-parole de l'organisation, qui a précisé que plus d'"une quinzaine de maires et d'élus" étaient présents et que le député socialiste de Meurthe-et-Moselle Dominique Potier, qui soutient le projet, les avait accueillis.
Projet : "Territoires zéro chômeur de longue durée"
"C'est un challenge donnant-donnant avec la collectivité: tout emploi supplémentaire créé pour un chômeur de longue durée devrait donner lieu au transfert de cette somme, sous la forme d'un versement forfaitaire, par exemple via des entreprises d'insertion", a expliqué Patrick Valentin, responsable du projet "Territoires zéro chômeur de longue durée" pour ATD Quart monde.
Pour atteindre ce "coût" de 15.000 euros par chômeur de longue durée, l'association a additionné les revenus de remplacement (revenu de solidarité active, allocation spécifique de solidarité...), le manque à gagner en termes de cotisations sociales et d'impôts mais aussi les coûts induits sur la santé des chômeurs.
Expérimentation étendue à quatre départements dont l'Ille et Vilaine
Le projet de l'association, dont l'expérimentation doit s'étendre cette année à quatre départements (Ille-et-Vilaine, Deux-Sèvres, Nièvre, Meurthe-et-Moselle) avec le soutien d'élus et de chefs d'entreprises, consiste à identifier au niveau micro-local les savoir-faire des personnes en recherche d'emploi et de créer des postes concordants, à durée indéterminée, selon les besoins du territoire. "Sans surcoût pour la collectivité", "des travaux utiles et innovants pourraient voir le jour dans les services à la personne, les services aux entreprises, l'accueil, l'entretien par exemple", selon l'association, qui part du principe que "ce n'est ni le travail, ni l'argent, ni les personnes qui manquent".
Fin février, petite activité comprise, 2,28 millions de personnes pointaient à Pôle emploi depuis plus d'un an, un chiffre en explosion (+9,5% sur un an).