Ce vendredi matin, le drapeau qui avait été hissé en août 1944 sur l'une des flèches de la cathédrale à 4 jours de la libération de Quimper, a été offert aux archives de la ville. Un drapeau à l'histoire peu commune.
Ce vendredi matin, Bruno Le Gall, l'archiviste de la ville de Quimper a vu rentrer dans sa collection un drapeau tricolore, chargé d'histoire. Ce drapeau est le don de Jeanne Tanguy, la petite fille d'une commerçante de la place Saint-Corentin.
L'histoire
18h, le 4 août 1944. Alors que la libération de la ville est proche, Yves Guillou, artisan électricien, escalade la tour de la cathédrale Saint-Corentin et fixe un immense drapeau tricolore, orné de la Croix de Lorraine, à l’une des flèches, à 75 m de hauteur. La foule, massée en bas, se met à entonner une Marseillaise bientôt interrompue par le passage de camions militaires allemands, l’occupant n’ayant pas encore quitté la ville.Le lendemain matin, vers 8h, une colonne de soldats de la Wehrmacht en retraite, composée de mercenaires russes ralliés au régime nazi, entre dans Quimper, tentant de se replier vers la forteresse de Brest. Ces mercenaires, des russes blancs, tirent dans les fenêtres des habitations pavoisées, prennent en otage le curé de la cathédrale et d’autres personnes puis menacent de les fusiller si le drapeau tricolore hissé sur la cathédrale, symbole de la Résistance, n’est pas amené dans les dix minutes.
Finalement, Yves Guillou reprend l’ascension de la flèche et décroche le drapeau tricolore. Les mercenaires piétinent alors le drapeau avant d’incendier la préfecture à la suite d’un tir de résistants caché sur les hauteurs du Frugy.
Transmis de mère en fille
Le drapeau, ramassé puis caché dans le commerce d’une dame Cuillandre, marchande au 16, place Saint Corentin a été conservé et transmis au sein de la famille. C'est Jeanne Tanguy, sa petite-fille, qui a décidé d'en faire don au service des Archives de la Ville de Quimper.