Les corsaires, "les hommes qui courent sus à l'ennemi" ont marqué l'histoire. Sous l'ère de Louis XIV, la guerre avec l'Angleterre signe le début d'une bataille sur l'eau. A l'époque et à Saint-Malo, on recense 7000 hommes aux services d’armements corsaires, sur 60 000 inscrits maritimes.
Reportage
Saint-Malo est très vite apparue comme une cité portuaire de premier ordre. A la fin du XVIIème siècle et alors que la ville est prospère, notamment grâce aux armateurs, les guerres éclatent. Louis XIV, opposé à la ligue des Augsburg (Hollandais et Britanniques) cherche à les affaiblir économiquement. Il mandate ainsi les armateurs de la région, les incite à voler les bateaux. Même si certains tireront leur épingle du jeu et feront fortune, les pertes humaines et matérielles seront importantes. Revers de la médaille, Saint-Malo devient aussi une cible de choix.Rencontre
Jean-Claude Varrin est le capitaine de l'Etoile du Roy, une impressionnante frégate de 27 mètres, réplique d'un bateau du XVIIIème siècle. Ces navires remplissaient trois vocations : navire marchand, de guerre, ou corsaire. La structure du bateau et les pièces de vie étaient très hiérarchisées socialement.Dans le rétroviseur
Ce reportage de 1990 évoque la construction de la réplique d'un autre bateau emblématique : le Renard.
Pirates et corsaires, attention à la confusion
Pirates et corsaires sont des aventuriers qui poursuivent le même objectif : s’enrichir et faire fortune. Mais il y a clairement une différence entre eux : l'illégalité ! Les corsaires sont mandatés par le Roi et bénéficient de lettre de course (ou de marque) qui leur donne le statut de prisonnier de guerre s’ils sont arrêtés. Plusieurs règles régissent leur activité. Les corsaires arment des navires pour la course : ils s’attaquent aux bateaux de commerce étrangers pour s’emparer du butin (à partager avec autorités) et affaiblir économiquement l’ennemi. Parmi les corsaires les plus connus : Jean Bart (Dunkerque), Dugay Trouin (Saint-Malo), Surcouf (Saint-Malo)
On peut noter plusieurs types de course :
- la course privée comme à Saint-Malo : des armateurs malouins arment des bateaux
- la course mixte (privée-public) comme à Brest où le Roi loue ses navires à des armateurs privés pour des courses plus lointaines (Rio, Carthagène)
Quelques lectures pour en savoir plus
• André Lespagnol, La Course malouine au temps de Louis XIV : entre l'argent et la gloire• André Lespagnol (dir.), Histoire de Saint-Malo et du pays malouin,
• André Lespagnol, Messieurs de Saint-Malo : une élite négociante au temps de Louis XIV, Saint-Malo, L’Ancre de Marine,
• Daniel Gélin, André Lespagnol et Jean Mounier, Saint-Malo, Rennes, Ouest-France, 1990, 114 p.