L'aéroport de Notre-Dame des Landes (Loire-Atlantique) "se construira", a assuré dimanche le garde des Sceaux Jean-Jacques Urvoas, proclamant son attachement à ce projet contesté et sa détermination à utiliser "les moyens faits pour que le droit passe".
"Moi j'ai besoin, comme Breton, que cet aéroport se construise, il se construira", a-t-il affirmé au "Grand rendez-vous" Europe1/iTELE/Les Échos.
Des milliers d'opposants au projet se sont rassemblés samedi sur la "Zad" (Zone à défendre) pour démontrer que leur volonté restait intacte en dépit de l'autorisation des travaux et de rumeurs grandissantes sur leur évacuation par les forces de l'ordre.
Le ministre de la Justice, lui, a fait part de son engagement personnel pour l'aéroport.
"Comme Breton, je suis très intéressé par l'aéroport Notre-Dame des Landes et le Conseil régional de Bretagne a financé une grande partie du projet, donc j'en veux pour le développement de ma région, de mon Finistère, de ma ville de Quimper", a-t-il expliqué avant de rappeler la base légale du projet.
"En février 2008, c'est un projet qui a été déclaré d'utilité publique. Le Conseil d'État en 2013 a validé le projet, la justice en janvier 2016 a demandé l'expulsion de la +Zad+ (...). Il y a eu un référendum au mois de juin où 51% de la population s'est prononcée et à 55% ils ont voté oui", a-t-il souligné.
"Le droit dit oui, la population dit oui. Et c'est pas parce qu'il y aurait une petite manifestation qu'on dirait non ? c'est pas comme cela que cela fonctionne dans notre pays", a-t-il lancé.
"Nous utiliserons les moyens faits pour que le droit passe et le droit va passer", a assuré le ministre.
"Le directeur des affaires criminelles et des grâces, à ma demande, a publié une circulaire le 20 septembre pour rappeler les conditions pénales qui pouvaient être engagées", a indiqué Jean-Jacques Urvoas, précisant qu'"il existe dans le code un délit d'opposition à l'exécution de travaux publics".