En première instance, deux hommes soupçonnés de s'être fait passer pour le ministre Jean-Yves Le Drian afin de subtiliser des dizaines de millions d'euros avaient écopé de 11 et 7 ans de prison. En appel, l'accusation a requis les mêmes peines. 

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L'accusation a requis lundi en appel les mêmes peines de prison que celles infligées en première instance à l'encontre de deux hommes soupçonnés de s'être fait passer pour le ministre Jean-Yves Le Drian afin de subtiliser des dizaines de millions d'euros.

Gilbert Chikli, 55 ans, et Anthony Lasarevitsch, 35 ans, ont été condamnés respectivement en mars à 11 ans et 7 ans de prison par le tribunal de Paris, qui a considéré qu'ils étaient les cerveaux d'une vaste escroquerie mise en oeuvre entre 2015 et 2017.

A l'époque, plus de 150 personnes et organisations ont été contactées par un homme se présentant comme M. Le Drian, alors ministre de la Défense - il est aujourd'hui ministre des Affaires étrangères.
           
Ce dernier demandait, en urgence, une aide financière pour des opérations secrètes de l'État français, promettant un remboursement immédiat. Les escrocs utilisaient de faux mails, de faux documents et parfois un masque en silicone du ministre.

L'homme d'affaires turc Inan Kirac et l'Aga Khan, chef spirituel des ismaéliens, y ont laissé plus de 50 millions d'euros.


Projet d'arnaque similaire avec un faux Albert de Monaco  


Se disant innocents, MM. Chikli et Lasarevitsch ont fait appel. Rejugés depuis le 22 juin, ils ont reconnu pour la première fois avoir commencé à exécuter un projet d'arnaque similaire, qui aurait consisté à se faire passer pour Albert II de Monaco. Mais ils ont maintenu être étrangers à l'affaire du "faux Le Drian", affirmant que la combine était connue et qu'une autre équipe avait fait le coup.
           
C'est un "revirement majeur" dans leur version des faits, a souligné lundi l'avocat général, estimant cependant qu'après "trois ans", cela "manque singulièrement de spontanéité".

Le magistrat a jugé que "de multiples investigations de toutes sortes ont permis de réunir des éléments objectifs qui, à mon sens, sont clairs" et forment "un faisceau d'indices parfaitement convaincants" de leur culpabilité.

Il a demandé la confirmation des peines de prison ainsi que de l'amende de 2 millions d'euros dont a écopé M. Chikli. A la différence du jugement de première instance, il a cependant demandé une réduction "très substantielle" de l'amende d'un million d'euros à laquelle a été condamné M. Lasarevitsch.
           
Ce dernier s'est "fait arrêter avec la mauvaise personne et, de là, il y a eu un colmatage judiciaire assez inouï", a répliqué son avocat dans sa plaidoirie. Me David-Olivier Kaminski a critiqué une enquête lacunaire avec des éléments contre son client "soit très ténus, soit totalement indirects". Il a demandé la relaxe concernant les faits liés à Jean-Yves Le Drian.
           
Le procès a été prolongé d'un jour et doit s'achever mardi, avec les dernières plaidoiries de la défense.
 
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