Hubert Caouissin est jugé depuis ce 22 juin devant la cour d'assises de Loire-Atlantique pour le meurtre de la famille Troadec en février 2017. Son ancienne compagne, Lydie Troadec, est poursuivie pour recel de cadavre et modification de la scène de crime. Retour sur les audiences de la semaine.
Mardi 22 juin : le déroulé des faits et la personnalité de Lydie Troadec
A l'ouverture des débats la présidente donne lecture du déroulé des faits sans épargner aucun détail des circonstances de l'altercation tels que relatés par Hubert Caoussin. Les coups qu'il avait portés sur les têtes des membres de la famille Troadec. Comment, toujours selon lui, il a pris la décision de transporter les corps dans des sacs poubelles d'Orvault à Pont-de-Buis. Comment il avait dépecé les corps, les avait démembrés, éviscérés, brûlé les os dans une chaudière, ou dispersé les restes à la main dans les ronciers...
Interrogée sur sa personnalité, Lydie Troadec finit par exprimer une forme de compassion pour les victimes, pour les parties civiles. "J'ai mal pour eux, sanglote-t-elle. J'ai une énorme culpabilité."
Mercredi 23 juin: La personnalité d'Hubert Caouissin
"Compulsif", "obsessionnel" et volontiers paranoïaque, Hubert Caouissin, 50 ans, est apparu toujours "ancré dans le passé". Quatre ans après les faits, l’homme croit toujours que les Troadec lui ont volé une part du trésor, qui est sans doute une légende mais qui est bien au cœur de ce terrible drame :"Ils avaient trouvé l’or et envisagé sans doute de nous supprimer pour ne pas avoir à le partager", a-t-il assuré à la barre.
Jeudi 24 juin: la personnalité des victimes
La cour d'assises de Loire-Atlantique a entendu les proches de Pascal, Brigitte, Sébastien et Charlotte Troadec. Brigitte est décrite comme joviale et spontanée, Pascal discret, aimant et heureux avec les siens
Pour la première fois, les sœurs de Brigitte Troadec, Martine et Hélène, se sont exprimées. L'accusé maintient ne pas être allé à Orvault dans la nuit du 16 au 17 février 2017 pour tuer son beau frère et sa belle sœur, Pascal et Brigitte Troadec, et leurs enfants, Charlotte, 18 ans, et Sébastien, 20 ans, mais pour écouter des conversations à propos du fantasmé magot d'or. Elles, sont persuadées de son intention : "Je souhaitais qu'il comprenne le massacre qu'il a commis, le massacre calculé, le massacre organisé."déclare Martine. "Il donne sa version des faits, poursuit Hélène, puisqu'il n'y a plus aucun témoin. Mais ce n'est pas du tout la vraie version des faits. Il allait là parce qu'il savait que les enfants étaient à la maison, qu'ils seraient là tous les quatre pour les massacrer tous les quatre."
Vendredi 25 juin : le témoignage des enquêteurs
Chargés d'interroger les deux accusés placés en garde à vue le 24 février 2017, les enquêteurs décrivent à la barre un Hubert Caouissin "volubile" et une Lydie Troadec "paniquée" lors de leur garde à vue.
L’enquêteur de la PJ de Brest se souvient d’un "homme très volubile, qui occupe sans cesse l’espace sonore, précis dans le choix de ses mots, concentré dans sa façon de répondre". Dans une autre pièce, Lydie Troadec est le contraire de son compagnon : "Paniquée, perdue, elle tremblait, mais c’est un comportement habituel", précise le policier aguerri. “Franchement, ajoute l’enquêteur, si on m’avait dit qu’elle était coupable, j’aurais dit non…”
Les deux accusés, Hubert Caouissin et Lydie Troadec seront entendus à partir de ce lundi 28 juin sur les faits : le meurtre de Pascal, Brigitte, Sébastien et Charlotte Troadec en février 2017 à Orvault, dans la banlieue nantaise.
Le procès durera jusqu’au 9 juillet, le meurtrier présumé encourt la réclusion criminelle à perpétuité. Lydie Troadec, poursuivie pour "recel de cadavres" et "modification des preuves d’un crime"encourt trois ans de prison.