Assouplissement des règles sanitaires à l’école : ce qu’en pensent des maires, des parents, des enseignants

Les règles sanitaires dans les écoles pourraient être allégées d'ici fin juin, estime le président du Conseil scientifique, qui évoque le temps périscolaire. "Pour faire revenir tous les élèves, il faut avant tout que le temps de la classe soit concerné", réagissent élus, parents et enseignants.   

Les règles sanitaires pour les enfants à l'école pourraient être allégées d'ici fin juin, notamment pour "les repas, les récréations ou le sport", estime dans le Journal du dimanche le président du Conseil scientifique, Jean-François Delfraissy.

Ce conseil d'experts chargé d'éclairer le gouvernement doit aussi se pencher, "courant juin", sur la question de la rentrée de septembre pour voir comment le lourd protocole actuel "pourrait être un peu simplifié, fluidifié, à la lumière des connaissances actuelles".  

 

Simplifier les règles sur le temps périscolaire ? 

 

Contrairement à une idée répandue au début de l'épidémie de Covid-19, les enfants ne semblent pas être les principaux propagateurs du virus et semblent moins contagieux que les adultes, selon les conclusions de chercheurs français.

"Même en continuant à respecter des règles un peu lourdes, on pourrait les simplifier en périscolaire d'ici la fin juin: pendant les repas, les récréations ou le sport", suggère Jean-François Delfraissy.

Pour les élus, les parents et des enseignants que nous avons contactés, c'est avant tout le temps de la classe qui est au coeur des enjeux. 

 

Le vice-président des maires ruraux : "En finir avec l’école en pointillé…"

 

Louis Pautrel, vice-président de l'Association des maires ruraux de France, se dit favorable à une telle mesure, mais souhaite qu’on aille plus loin.

"On voit que partout dans la société, le déconfinement a assoupli les règles, indique le maire de Le Ferré en Ille-et-Vilaine. La vie normale reprend le soir, le week-end. Mais l’école, elle, se fait toujours en pointillé".

"Il faut un assouplissement qui dépasse le temps péri-scolaire. Qui se fasse sur l’ensemble de la journée. On ne peut pas avoir deux règlements, un pour la récré ou la cantine, un autre beaucoup plus draconien pendant la classe… Parce que cela ne permettra pas de faire revenir plus de monde. Et avec une demi-journée de cours ici ou là, une grande partie des élèves se démobilise. Et on le paiera très cher."

 

FCPE : "Il faut une solution pour tous les parents..."

 

Du côté de la FCPE, on est également partisan d’un assouplissement, mais on demande "l’accueil de 100 % des élèves pour que les parents puissent retrouver leur statut de parents", explique Magalie Icher, la présidente de fédération en Ille-et-Vilaine.

"On nous explique maintenant que  les enfants ne semblent pas être les principaux propagateurs du virus. Mais en ce moment, on est en train d’en perdre beaucoup, scolairement, socialement, psychologiquement."

"Dans certaines communes, tout le monde ne peut pas être accueilli, précise Magalie Icher. Il y a des priorités données aux enfants de soignants mais aussi à d’autres professions, sans que cela soit très clair et ça crée des disparités incompréhensibles.

"Nous sommes inquiets pour les familles aux revenus très modestes ou monoparentales qui ne peuvent reprendre leur travail faute de solution pour la classe ou le périscolaire, en matinée, le soir ou pour les journées sans école.

"A l’heure du déconfinement en zone verte, ce n’est plus possible. Et il est urgent de restaurer l’obligation scolaire  pour que les élèves décrochés reviennent enfin."

 

SNUIPP : "Si et seulement si les scientifiques donnent le feu vert..." 

 

Le syndicat enseignant SNUIPP se dit également favorable à un assouplissement des règles sanitaires, sur le temps périscolaire, et pourquoi pas sur le temps de la classe, pour faire revenir le maximum d'élèves et renouer le contact avec les décrocheurs. Mais à condition que cette décision soit prise par l'autorité scientifique.

"Aujourd’hui, indique Guislaine David, secrétaire départementale en Ille-et-Vilaine, c’est quinze élèves maximum par classe en élémentaire, dix en maternelle. Avec 4 m2 par élève. Parfois, en fonction de la taille des classes, du mobilier, on descend même à dix ou huit enfants par classe.  

"Les enseignants, dont on entend dire ici et là qu’ils ne se mobilisent pas pour accueillir tous les enfants, ne font qu’appliquer les règles qu’on leur impose."

"Si demain ces règles sont allégées, mais uniquement pour le périscolaire, cela ne permettra pas d’accueillir plus de monde. Les contraintes resteront identiques en classe avec la distanciation obligatoire. Et restera toujours le problème du nombre de points d'eau, indispensables pour se laver les mains et éviter la propagation, mais pas suffisamment nombreux dans la plupart des écoles." 

"Si une décision d'assouplir ces contraintes sanitaires est prise, et si et seulement si elle émane de l'autorité scientifique, on sera évidemment favorable. Mais si cette décision doit être prise, il ne faut pas tarder. Parce que dans quinze jours, on sera à la veille des vacances, ce sera trop tard. Il y a donc peu de chances qu'un tel assouplissement voit le jour avant septembre."     

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