Remettre du bleu dans nos campagnes. Après la suppression de 500 brigades de gendarmerie entre 2007 et 2016, Emmanuel Macron a annoncé ce lundi 02 octobre la création de 238 nouvelles brigades, fixes et mobiles. La Bretagne accueillera 6 brigades fixes, et 6 brigades mobiles, qui renforceront les 153 existantes.
Emmanuel Macron a annoncé ce lundi 02 octobre la création de 238 nouvelles brigades de gendarmerie sur le territoire métropolitain et ultramarin. C’est 38 de plus que les 200 prévues et recommandées par le sénateur du Finistère, Philippe Paul, dans un rapport.
Elles verront le jour d'ici à 2027. 93 d’entre elles seront fixes, tandis que 145 seront “mobiles” et capables de se déplacer dans des localités locales ou périurbaines.
Pour faire ses annonces, le président a choisi le Lot-et-Garonne, où il a effectué une patrouille avec des gendarmes et même flashé avec un radar portatif un véhicule circulant en excès de vitesse. Il s'est arrêté dans la commune de Clairac pour enregistrer une interview consacrée à la sécurité qui sera diffusée dans ICI 19/20 de France 3 ce lundi 2 octobre
12 nouvelles brigades en Bretagne
En Bretagne, 12 nouvelles brigades verront le jour, dont 6 fixes et 6 mobiles, afin de renforcer le maillage déjà en place qui compte actuellement 153 brigades. Cette initiative permettra d'agir de manière plus efficace sur le terrain.
- 3 dans les Côtes-d'Armor (2 fixes et 1 mobile), qui viennent s'ajouter au 38 déjà existantes.
- 3 dans le Finistère (1 fixe et 2 mobiles), qui complètent les 44 déjà existantes.
- 4 en Ille-et-Vilaine (1 fixe et 3 mobiles), en plus des 35 brigades déjà en place.
- 2 fixes dans le Morbihan, qui s'ajoutent au 36 existantes.
De nouvelles brigades mobiles
Même si la majorité des actes de délinquance sont commis dans les villes les plus peuplées, les forces de l'ordre ont localisé en 2021 dans les communes rurales, où vit un tiers de la population métropolitaine, "près du quart des violences sexuelles et intrafamiliales ou des cambriolages enregistrés".
Les brigades fixes seront composées d’environ 10 personnes. Elles assureront l’ensemble des missions de la gendarmerie sur une circonscription propre.
Les brigades mobiles, qui constituent une grande nouveauté opérationnelle, seront composées d’environ 6 gendarmes chacune. Elles seront dotées de camionnettes équipées de haute technologie, et capables de recueillir des plaintes “au plus près du terrain”, et à se rendre " dans des zones qui étaient plus délaissées que d'autres par manque d'effectifs". “ Certaines brigades seront spécialisées pour répondre aux besoins spécifiques des territoires, comme la lutte contre les atteintes à l'environnement ou les violences intrafamiliales” précise l’Élysée.
Au total, ce sont 2 144 postes supplémentaires, sur les 8 500 créations d’effectifs de force de l’ordre annoncées par le gouvernement d'ici à la fin du quinquennat, qui viendront accompagner ces brigades.
Les missions des trois futures unités du Finistère
La préfecture du Finistère précise que le choix de ces nouvelles unités a été fait en concertation avec les maires des villes et agglomérations candidates à une implantation. Choix qui répond à des critères démographiques et de besoins opérationnels identifiés par la gendarmerie en termes de délinquance et d'activité.
Ainsi, la brigade fixe de 10 gendarmes, prévue à Trégunc, aura à répondre aux attentes de la population qui a bien augmenté ces dernières années. "Bordée par une frange littorale de 23 km, sa population est multipliée par 4, voire 5 en haute saison. L’objectif est donc de renforcer la présence de la gendarmerie sur ce secteur et les communes limitrophes" explicite la préfecture. Cette unité aura aussi à "prévenir les violences intra-familiales et protéger les victimes et les personnes vulnérables".
La brigade mobile des Monts d'Arrée de 6 gendarmes. Elle "permettra de renforcer le service public dans le secteur des Monts d'Arrée, d’aller vers la population et ainsi d'augmenter la proximité et le contact." Les militaires effectueront des patrouilles avec leur nouveau véhicule, mais aussi des patrouilles pédestres ou à vélo. " Ils pourront également tenir des permanences, par exemple à la maison France services installée à Brasparts et recueillir des plaintes en mobilité grâce aux ordinateurs portables dont ils seront dotés."
Enfin, avec le sentier des douaniers qui longe le trait de côte et le parc naturel régional d'Armorique, les 6 gendarmes de la future brigade mobile de Landivisiau-Plougourvest pourront effectuer "des patrouilles de surveillance à cheval entre terre et mer sur l'ensemble du département et lutter contre les atteintes à l'environnement". Ils pourront également participer à la sécurisation des festivals d’été comme celui des Vieilles Charrues ou du Bout du Monde. Le centre équestre Equipôle du Pays de Landivisiau accueillera les chevaux.
Hausse de la délinquance
Tous les départements bretons ont enregistré une hausse des crimes et délits entre 2021 et 2022, avec des variations notables selon le type d'infraction et le département. Les cambriolages de logement dans le Finistère (+45%), les escroqueries en Ille-et-Vilaine (+75,7%) ou dans le Morbihan (+34,2%) encore constituent les hausses les plus significatives.
Côtes-d'Armor
- Autres coups et blessures volontaires : Une augmentation significative de 33,9 % a été observée, passant de 782 cas en 2021 à 1047 en 2022.
- Cambriolages de logement : Une hausse de 32,5 %, avec 967 cas en 2021 contre 1281 en 2022.
- Coups et blessures volontaires : Augmentation de 30,7 %, de 1828 cas en 2021 à 2390 en 2022.
- Destructions et dégradations volontaires : Une croissance de 12,8 %, de 4040 cas en 2021 à 4559 en 2022.
- Escroqueries : Une hausse modérée de 10,6 %, de 3031 cas en 2021 à 3353 en 2022.
Finistère
- Autres coups et blessures volontaires : Une augmentation de 26,6 % a été observée.
- Cambriolages de logement : Une hausse significative de 45 %.
- Coups et blessures volontaires : Augmentation de 22,1 %.
- Destructions et dégradations volontaires : Une croissance plus modérée de 4,6 %.
- Escroqueries : Une hausse de 8,9 %.
Ille-et-Vilaine
- Autres coups et blessures volontaires : Augmentation de 18,1 %.
- Cambriolages de logement : Une hausse de 21,6 %.
- Coups et blessures volontaires : Augmentation de 19,0 %.
- Destructions et dégradations volontaires : Une croissance de 10,5 %.
- Escroqueries : Une hausse de 75,7 %.
Morbihan
- Autres coups et blessures volontaires : Une augmentation de 17,6 %.
- Cambriolages de logement : Une hausse de 20,6 %.
- Coups et blessures volontaires : Augmentation de 9,7 %.
- Destructions et dégradations volontaires : Une croissance de 2,1 %.
- Escroqueries : Une hausse de 34,2 %.