Après les attentats, le gouvernement a pris des mesures fortes pour la sécurité des Français. Parmi elles, l'armement des policiers municipaux par le stock d'armes de la police nationale. À Cesson-Sévigné, les agents sont armés depuis 1978. Bilan.
À Cesson-Sévigné (35), on n'a pas attendu les attentats de Paris pour équiper la police municipale. Depuis 1978, les agents y sont armés. Une utilisation en a été faite dans un seul cas, lors d'un contrôle routier, en condition de légitime défense. Malgré cela, les habitants sont toujours divisés sur la question. "Je pense qu'ils doivent avoir une formation, notamment concernant la manipulation des armes", lance un Cessonnais. Un autre nuance : "On n'est pas à l'abri d'un attentat" comme celui du 13 novembre.
Pour la municipalité, en revanche, pas de doute : l'armement est une bonne chose. "On ne peut pas envoyer, comme dans certains communes, des agents qui doivent fuir à toutes jambes car ils ont des gens armés en face d'eux" constate Jean-Pierre Savignac deuxième adjoint au maire, délégué à la sécurité. Un policier municipal ajoute : "Ça permet de nous protéger, nous, en premier, parce qu'on a un uniforme, et puis [de protéger également] le citoyen".
Des policiers municipaux avec des armes de police nationale
Protéger le citoyen, c'est bien l'objectif que s'est donné le gouvernement. Après le 13 novembre, date des attentats de Paris, le chef de l'État a annoncé une série de mesures. François Hollande propose notamment aux maires d'armer leur police municipale en utilisant les stocks de la police nationale. "Le gouvernement entend donc vous aider à mieux protéger nos compatriotes mais également à mieux protéger les policiers municipaux en finançant leur équipement, en apportant aux maires qui le souhaitent les armes qui seront prélevées sur les stocks de la police nationale", a annoncé François Hollande devant les maires de France, mercredi dernier. Le chef de l'État a également salué le rôle de cette police de proximité.Pour que les policiers municipaux soient armés, il faut que la commune ait signé une "convention de coordination" et ait demandé une "autorisation d'acquisition et de détention d'armes". Les agents doivent avoir suivi une formation spécifique pour être armés.
Reportage de Marc-André Mouchère et de Serge Lenauld
Interviews :
- Yannick Le Scornet, chef de la Police Municipale ;
- Un habitant de Cesson-Sévigné et un agent de police municipale ;
- Jean-Pierre Savignac, deuxième adjoint au maire, délégué à la sécurité.