L'affaire Morfoisse revient devant les tribunaux. En juillet prochain c'est le tribunal des affaires de sécurité sociale qui devra statuer sur la reconnaissance ou non de l'accident de travail de Thierry Morfoisse, le chauffeur d'algues vertes décédé en 2009 à Binic.
Cela fait déjà 7 ans que thierry Morfoisse, le chauffeur de camion de ramassage des algues vertes est mort à Binic . Cela fait aussi 7 ans que ses proches attendent que la justice reconnaisse un lien entre son décès et son travail. Ces derniers ont lancé plusieurs procédures devant différents tribunaux sans avoir jusque là eu gain de cause. Le 7 juillet prochain c'est le tribunal des affaires de sécurité sociale qui devra rendre sa décision sur la reconnaissance ou non de l'accident de travail.
Pour le parquet de Paris pas de lien entre la mort et les gaz toxiques inhalés
En octobre dernier, le parquet de Paris avait requis un non lieu dans l'enquête qui visait à déterminer si un lien pouvait être établi entre le décès et la respiration du gaz toxique (hydrogène sulfurée) émanant de ces algues en décomposition. Mais les expertises ont permis d'éliminer la thèse d'un décès imputable à une intoxication par hydrogène sulfurée pour retenir celle d'un infarctus massif, selon une source judiciaire contactée par l'AFP.En mai 2015, le pôle santé du tribunal de Paris avait rejeté la demande de contre-expertise déposée par leur avocat. Le mois précédent François Lafforgue, l'avocat de la famille Morfoisse avait demandé une contre-expertise pour contester la conclusion des trois experts désignés par la juge d'instruction du pôle santé du parquet de Paris qui affirment qu'ils ne peuvent "établir un lien certain entre la respiration d'hydrogène sulfuré dans les moments précédant la mort et celle-ci".
Rappel des faits
Le 22 juillet 2009, Thierry Morfoisse s'effondrait alors qu'il collectait des algues vertes. Il avait respiré pendant des heures l'hydrogène sulfuré dégagé par ces algues en décomposition. Une première expertise du pôle santé versée au dossier en 2012 n'établissait aucun lien certain entre l'inhalation du gaz et sa mort. Thèse confirmée en octobre 2014 par une seconde expertise. La famille continue alors de réfuter ces conclusions estimant que les analyses ont été effectuées par les mêmes experts. Pour les proches de la victime, pas de doute possible; l'hydrogène sulfuré a privé d'oxygène le cœur de Thierry Morfoisse et mené à l'infarctus.Durant ses sept années de procédure, la famille de Thierry Morfoisse et le comité de soutien n'ont cessé de multiplier les actions : 3500 signatures déposées à la préfecture de Saint-Brieuc, rencontre à Paris avec les juges du pôle santé qui instruisent le dossier. Les proches essayent également de faire reconnaître la mort du chauffeur de 48 ans en accident du travail.