Le tribunal des affaires de sécurité sociale de Saint-Brieuc avait reconnu en 2018 que le décès de Thierry Morfoisse était un accident de travail. Aujourd'hui, la famille réclame la reconnaissance de la faute inexcusable de l'employeur.
Le combat de Carolanne Morfoisse n'est donc pas terminé. Douze après le décès de son père, Thierry Morfoisse, chauffeur de camion pour l'entreprise Nicol Environnement, la famille réclame la reconnaissance de la faute inexcusable de l'employeur.
Une demande examinée par le pôle social du tribunal judiciaire de St Brieuc, ce jeudi 1er juillet. Thierry Morfoisse venait de transporter des kilos d'algues vertes quand il est décédé en juillet 2009.
Qui est reponsable ?
Ce 16 juin 2018, le tribunal des affaires de sécurité sociale de Saint-Brieuc avait pris une décision historique. Selon lui, le décès de Thierry Morfoisse était reconnu comme un accident du travail. "C'est la première fois, qu'un lien est fait entre le décès et l'exposition à des algues vertes" se satisfaisait à l'époque Maître François Lafforgue, l'avocat de la famille et des associations engagées à ses côtés. "C'est ainsi, précisait-il, le début d'une reconnaissance du problème de santé publique que représente l'exposition aux algues verte".
Le résultat de plusieurs années de combat. Pour rappel, Thierry Morfoisse, 48 ans, s'était effondré en juillet 2009, alors qu'il ramassait des algues vertes. Le chauffeur avait respiré pendant des heures l'hydrogène sulfuré dégagé par ces algues en décomposition.
Les première décisions du pôle santé, en 2012, puis en 2014, n'établissaient aucun lien certain entre l'inhalation du gaz et la mort du chauffeur. De même, une ordonnance de non-lieu prononcée en juin 2016 au niveau pénal avait mis en avant qu'il n'y a pas de lien entre la mort et les gaz toxiques inhalés par Thierry Morfoisse. Non lieu confirmé en appel au mois d'octobre 2017. Mais sa famille, convaincue qu'il s'agit d'une intoxication à l'hydrogène sulfuré produit par la décomposition des algues vertes, s'est accrochée, jusqu'à obtenir gain de cause en juin 2018.
Trois ans plus tard, justice n'est pourtant pas encore complètement rendue, selon la famille du chauffeur, qui réclame la reconnaissance de la faute inexcusable de l'employeur.
Une demande qui sera examinée par le pôle social du tribunal judiciaire de St Brieuc.
Ce jeudi 1er juillet devant le tribunal des affaires de sécurité sociale de Saint-Brieuc à 14 h 30, "Maître François Lafforgue défendra l'honneur de toute une famille contre une entreprise sans scrupule pour qui la vie d'un salarié pèse si peu" prévient Yves-Marie le Lay de l'association "Sauvegarde du Trégor Goëlo Penthièvre".