Jeanne, née à Seattle y a vécu 4 mois. Elle est Américaine. Si la loi ne change pas, cette costarmoricaine devra, dès qu'elle travaillera payer des impôts aux États-Unis. Elle fait partie de ces "Américains accidentels" auxquels ce pays réclame de l'argent alors qu'ils n'ont plus de lien avec lui.
Ils sont nés aux États-Unis mais bien souvent n'y ont jamais vécu. Jusqu'à maintenant, le gouvernement américain se souciait peu ou pas de ses expatriés. Il vote pourtant une nouvelle loi, la loi Fatca entrée en vigueur en 2014. Cette dernière demande à tous les pays d'identifier leurs ressortissants américains, en passant notamment par leur banque. Ils doivent désormais régulariser leur situation fiscale côté américain. Là-bas, la fiscalité se base sur la nationalité et non sur le pays de résidence.
Les répercussions sont lourdes, financièrement mais aussi sur un plan administratif en France. Le collectif "Américains accidentels" a vu le jour, fédéré par Fabien Lehagre en 2015. En mars 2018, Marc Le Fur vice-président de l'Assemblée nationale s'est vu confier une mission de suivi de ces Français, par la commission des finances. L'objectif ? Assurer le droit au compte bancaire et faciliter la procédure d'abandon de la nationalité américaine très coûteuse.
"Au début, c'est une fierté...on en rigole moins après."
Jeanne est née en 1999 à Seattle où elle ne restera que quatre mois. Sa banque la prévient il y a quelques mois que les États-Unis font des recherches.
Cette étudiante en droit des Côtes-d'Armor digère la nouvelle en espérant que les choses changent.
Le reportage de Fabrice Leroy, Catherine Bazile et Nolwenn Jacob :
Intervenants :
- Jeanne Fréchin, Française et américaine
- Régis Fréchin, Père de Jeanne
- Marc Le Fur, Député (LR) et co-rapporteur de la mission parlementaire