Côtes-d'Armor : la limitation de la vitesse à 80 km/h est-elle une solution?

Au vu des statistiques d'accidents de ce département breton, la mesure gouvernementale envisagée, de limiter la vitesse à 80 km/h sur le réseau secondaire, serait-elle efficace? Les associations sont partagées.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Dans les Côtes d’Armor, la D14 qui relie Lamballe à Le Gouray est un axe routier dégagé qui a l’air d’une route tranquille. Sur cette route départementale les pouvoirs publics ont financé des aménagements, mais malgré tout, depuis 2011, neuf personnes y ont perdu la vie dans des accidents routiers.

Alors une réduction de la vitesse à 80 km/h sera-t-elle la mesure qui mettra fin à cette hécatombe ?


Une mesure efficace ?

Selon l’association Prévention routière des Côtes-d’Armor, la mesure pourrait réduire la gravité des accidents. D’après une étude récente, chaque fois que l’on réduit la vitesse de 1% on diminue la mortalité de 1% et on réduit la gravité des blessures.


La Bretagne parmi les mauvais élèves

Avec les Hauts de France (le nord de la France), les départements bretons figurent en haut du classement des plus mauvais résultats. Dans les Côtes-d’Armor 70% des accidents routiers ont lieu sur le réseau secondaire et sur des trajets connus par les conducteurs. Des trajets souvent même quotidiens pour se rendre au travail ou à ses loisirs.


Une mesure inappropriée?

Pour l’association "Mélodie, les clés pour la vie" les autorités passent à côté du véritable problème : celui du comportement des conducteurs et en premier lieu celui de la consommation d’alcool ou de stupéfiants. Un domaine où seuls des contrôles réguliers et des campagnes de prévention soutenues et renouvelées peuvent changer les comportements à moins d’équiper les véhicules de systèmes alcotest et antidémarrage.

Et c’est un fait que dans les Côtes-d’Armor les statistiques parlent d’elles-mêmes : en 2015 l’alcool et les stupéfiants étaient la cause de 9 accidents sur 29 (presque 1 sur 3). Or en 2017 ils sont 17 sur 36 (presque 1 sur 2).

Prévention et répression pour stopper cette aggravation des statistiques et pour changer les comportements : c’est la demande de l'association" Mélodie, les clés pour la vie". D’autant que l’association pointe aussi la recrudescence des chocs frontaux. Des accidents en chocs frontaux souvent qualifiées d’inexpliqués, mais les mauvais comportements de certains conducteurs avec leurs téléphones portables en sont probablement la principale cause. En écrivant des SMS au volant ils se déporteraient sur la voiture en face sans qu’on puisse même trouver ensuite une trace de freinage au sol.


Silence à la Préfecture

Durant la journée où notre équipe tournait ce reportage les services de la préfecture des Côtes-d’Armor n’ont pas donné suite à leurs demandes d’interview. Pouvaient-ils se permettre de commenter une mesure gouvernementale alors qu'ils planchaient le même jour sur la directive générale d'orientation de sécurité routière et que les statistiques propres aux Côtes-d‘Armor ne les menaient pas forcément aux mêmes conclusions?
Intervenants : Patrick Besnoux - Délégué départemental Sécurité Routière des Côtes-d'Armor / Michel Le Guern - Association "Mélodie, les clefs pour la vie" ©France 3 Bretagne

 

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité